Le Dauphiné Libéré - 25/01/07
La guerre à hauteur d'homme
Adieu Fernand 1908-1918 (207 pages, 17€) - Editions Amaltée - Jacques Gabillon
En gare de Vienne, les soldats viennois du 99e régiment d'infanterie partant pour le front en août 1914.
En médaillon, Jacques Gabillon.
Jacques Gabillon à Ponsard, en 60-61 (5e A4)
o Après des études au lycée Ponsard puis au lycée technique de Vienne, Jacques Gabillon a été étudiant à l'ESFTE (école supérieure de filature et tissage de l'Est) à Épinal, a travaillé chez Boussac Saint-Frères puis, comme chef de produit, dans plusieurs multinationales, UPM Kymené-Rosenlew entreprise finlandaise et RKW (multinationale allemande).
VIENNOIS DANS LA GUERRE
Le roman décrit notamment la célèbre bataille de la trouée de Charmes, de Rozelieures à Gerbévillers où plus de 200 réservistes Viennois et lyonnais tombèrent avec de nombreux autres originaires du Sud, de la Savoie, du Mâconnais et des Lorrains du 20e corps, surnommé "Division d'acier"
SIGNATURE AU PRINTEMPS
o Paru aux Editions Amaltée de Nantes, Adieu Fernand 1908-1918 (207 pages, 17€) est on vente dans les librairies Viennoises. Une séance de dédicace aura lieu à Vienne au printemps. Contact avec l'auteur: 0383203215.
| Originaire de Saint-Alban-de-Varèze,
Jacques Gabillon a fait ses études à Vienne avant de
quitter notre région pour des raisons professionnelles. Lorrain d'adoption, il réside maintenant à Malzéville en Meurthe-et-Moselle et vient de publier "Adieu Fernand", roman relatant les destins croisés de deux cousins de la région. L'un d'eux, Fernand, quitte le Dauphiné. pour rejoindre son oncle missionnaire dans le Grand-Nord canadien. Dans la province du Saskatchewan, les difficultés ne manquent pas, qu'elles soient climatiques, économiques ou tout simplement liées à la solitude, son courrier à son cousin Alfred, resté au pays, aux Côtes d'Arey, en témoigne. Fernand rentre en France quelques années plus tard. On est en 1912 et les tempêtes de neige et le blizzard seront bien vite remplacés par un déchaînement de fer et de feu, autrement plus dangereux... |
Dès lors la correspondance entre
les deux cousins prend l'allure d'un journal de guerre, avec d'indéniables
accents d'authenticité. "Je me suis inspiré de mon histoire familiale, confie Jacques Gabillon, mais pendant des années et des années j'ai également rencontré de nombreux survivants de la Grande Guerre, ou leurs descendants, j'ai interrogé une cinquantaine d'anciens à travers toute 1'Europe, des Français bien entendu, mais aussi des Belges, des Anglais, et des Lorrains nés Allemands. " L'approche du cœur S'est ajouté à ces témoignages un travail de recherche au SHAT (Service historique de l'armée de terre) à Vincennes: "J'ai ouvert des cartons de documents, des journaux de marche qui n'avaient pas été lus depuis leur rédaction pendant la guerre. Au total plus de 27 cartons à déchiffrer plutôt qu'à lire... |
Même les archives ultra-confidentielles
de Solvay, en Belgique, m'ont été données à
consulter " Le mode épistolaire, choisi pour écrire ce roman, favorise une empathie avec les héros et met en relief toute la dimension tragique du conflit, qui est raconté à hauteur d'homme. Au fil des pages, on rencontre des noms comme Gourdant, Pagès, Pelissier, Gabillon Gérinière, etc. "À travers eux, ces Viennois et ces Grenoblois, j'ai voulu rendre hommage à tous les Poilus, au sacrifice de ces millions d'hommes qui ont eu tant à souffrir." Et il conclut "Un très gros travail de documentation a été nécessaire, ce qui n'empêche pas que mon approche est celle du cœur." Françoise PUISSANTON |
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