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Le Dauphiné Libéré - 19/04/08
Un effet "Tokio-Hotel" sur l'enseignement de l'allemand ?

Impulsion limitée


Dans la salle d'allemand du collège Ponsard, les posters du groupe "Tokio-Hotel" sont nombreux. Les plus jeunes semblent avoir été influencés par le groupe d'ados. Mais leur choix n'a pas forcément été dicté par le groupe. C'est un peu la tendance générale dans les établissements.

"Schrei" et "Zimmer 483". Deux titres allemands qui ne vous disent peut-être rien du tout, Pas d'inquiétude. C'est probablement parce que personne, dans votre entourage, n'a moins de 17 ans. En effet, il s'agit des deux derniers disques du groupe allemand de rock "Tokio Hotel".
La déferlante ne semble plus vouloir s'arrêter, Le groupe a déjà vendu 1 million de disques en l'espace de quelques mois et devient un phénomène de société à travers la planète. Cet engouement pousse-t-il des élèves à opter pour l'apprentissage de l'Allemand au collège ? Après vérification, il semble qu'à Vienne, l'effet soit assez limité.

Collège de l'IsIe

Le principal, Bernard Renoult, espérait voir s'intéresser quelques élèves à l'Allemand. " Nous avons des classes bilangues dès la 6ème Les élèves ont Anglais et Allemand. La première promotion arrive en 3ème Donc nous voulions supprimer le choix de l'Allemand en 2ème langue. Toutefois, je laisse venir, si nous avons dix élèves nous maintiendrons l'option", explique le principal. Mais chez lui, la déferlante n'a pas eu lieu.

Collège Grange

Alain Struve, le principal adjoint, est catégorique : "le groupe allemand n'a aucune influence dans le choix de nos élèves". L'établissement propose lui aussi les classes bilangues dès la 6ème. Une trentaine d'élèves sont inscrits. L'allemand n'est plus proposé en deuxième langue en 4ème.

Collège Ponsard

Le collège propose une classe bilangue avec une vingtaine d'élèves. L'Allemand devrait même disparaître des choix de deuxième langue en 4èrne "Il nous faut huit élèves pour pouvoir envisager une option allemand, mais pour l'heure on n'y est pas ", explique Arezki Ammour le principal, avant de s'amuser: "le groupe à plus d'influence peut-être sur le look de nos élèves !"

L'institution Saint-Charles

Là encore, l'impact est très limité. Bertrand Loubier, le principal est catégorique : "Tokio Hotel n'a aucun impact". L'établissement a mis en place lui aussi les classes bilangues.
Une trentaine d'élèves sont inscrits dans cette filière en 6ème, L'allemand est aussi proposé en option en 4ème.



LES CLASSES BILANGUES

Elles se généralisent dans les établissements scolaires. A Vienne, tous les proposent. Elles offrent 6 heures de langues vivantes. Soit 3 heures en Anglais et 3 heures en Allemand.

L'institution Robin

Comme dans les autres établissements scolaires, l'allemand est proposé dés la 6ème en classe bilangue, 32 élèves sont concernés "soit 15% des élèves", précise Louis Lacome. "Avec cette offre, nous avons un peu plus d'élèves qui font allemand ", précise le directeur.
Toutefois, pour tenter d'enrayer encore cette baisse, l'établissement propose les échanges avec l'Allemagne dès la 5ème "pour motiver les élèves."


Lycée de Saint-Romain

Une chose est sûre, le phénomène Tokio Hotel ne se ressent absolument pas.
"La situation empire même" , précise Victor Honvo, le proviseur adjoint : "maïs on ne reste pas les bras croisés. On cherche des réponses. On a une vague de classe bilangue qui va arriver du collège, on a pour projet de leur proposer de poursuivre ". Au lycée, l'objectif est de garder le niveau actuel. Bien loin de l'emballement sur lequel certains misent !




Clément BREYSSE