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" Faites comme si on n'était pas là. " Difficile à 10 ans et des poussières de faire abstraction d'une caméra braquée sur soi. De rester naturel, de parler sans bégayer, d'être spontané.
Hier, alors que la campagne en vue des élections du nouveau conseil municipal, s'achevait après une semaine d'intenses discussions dans les cours d'écoles et de collèges, deux journalistes ont posé leur matériel à Vienne.
Ils travaillent pour le compte de l'émission télévisée "100 % mag" diffusée tous les soirs à 18h50 sur M6. Leur sujet ? L'apprentissage de la démocratie dès le plus jeune âge, en environ sept minutes d'un reportage qui devrait être diffusé début décembre.

Depuis 1990
C'est par le biais de l'Anacej, l'association nationale des conseils d'enfants et de jeunes, que les reporters parisiens sont arrivés à Vienne. Quand ils ont évoqué leur souhait de réaliser un documentaire sur des élus en herbe, leur motivation, l'organisation des élections, le déroulement du scrutin, les responsables de la structure ont rapidement pensé à la capitale de l'Isère rhodanienne, connue pour son CME devenu véritable institution dans la ville depuis sa création en 1990.
Jeudi soir, le caméraman et son preneur de son ont poussé la porte de chez Yanis, collégien de Ponsard, qui espère faire partie des 51 conseillers municipaux juniors. Ils ont filmé le garçon chez lui, en famille. Hier matin, ils ont suivi Alexandre grâce à qui "la belle vie va se répandre" (c'est son slogan pour séduire les électeurs) et Julie qui promet "plus belle la vie", deux écoliers de Robin.
Pendant la récréation, ils ont interrogé les candidats sur leurs programmes, leurs idées, leurs envies. Dans l'amphithéâtre, ils ont enregistré des images de leurs présentations devant leurs camarades.

Des réalisations concrètes
Puis ils ont promené leurs caméras jusqu'à Ponsard pour assister au dernier "training" des 18 candidats.
Dans l'après-midi, ils ont été reçus par Jacques Remiller. A travers la ville, le député-maire leur a montré des réalisations concrètes à mettre à l'actif du CME, pour attester à quel point l'instance n'est pas un gadget les panneaux placés aux abords des places de stationnement réservées aux handicapés pour inciter les automobilistes à davantage de respect, le skate-park du champ de mars, les affiches imaginées pour le spectacle jeune public organisé tous les ans au théâtre antique en ouverture du festival de jazz, etc.
Lundi, la caméra de M6 devrait aller voir ce qui se passe derrière les rideaux des isoloirs et aux abords des urnes disposées dans les 21 établissements où les élèves devront choisir parmi 210 prétendants de CM1, CM2 et 60, les 51 chargés de les représenter pendant deux ans.

Léa Ferrari (en bleu), Camille Marx et Yanis Prost-Romand, trois des 18 candidats du collège Ponsard.

"Avec les autres candidats, on s'est vraiment tous aidés mutuellement. On a révisé ensemble nos discours, nos idées, comment parler devant un public.
Le plus difficile, c'est d'attendre que les élèves votent."
Léa Ferrari
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"C'est dur de parler devant un public de 180 élèves.
C'est la première fois que je suis candidate. J'ai envie d'améliorer Vienne et de montrer à certaines personnes, certaines filles du collège, que je ne suis pas idiote. Je voudrais faire installer des vélos pour qu'on explore Vienne avec. Je voudrais aussi des pédalos sur l'ile Barlet pour les loisirs et un bus à chaque sortie de cours car on attend une demie heure à chaque fois. Je remercie ma mère d'avoir trouvé mon slogan."
Camille Marx
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"Je m'étais déjà présenté en CMI et j'avais perdu de peu. J'ai envie d'améliorer les choses dans Vienne: la sécurité routière, enfin à pied, à vélo. Je voudrais une fête enfants et nature pour apprendre à respecter la nature; plus d'espaces verts et améliorer la solidarité entre les générations. Ce ne sont pas du tout les mêmes idées qu'en CM1. Je trouve les idées dans la vie de tous les jours. J'ai remarqué qu'il manquait des choses. J'ai parlé avec des amis et mes parents. Ce sont eux qui m'ont aidé à mettre en projets mes idées."
Yanis Prost-Romand

Lundi 24 novembre, écoles primaires et collèges viennois ont voté pour élire les représentants du conseil municipal des enfants. Un apprentissage de la citoyenneté grandeur nature. CM1, CM2 et 6ème se sont pris au "jeu". Exemple dans deux établissements.

"Je veux améliorerla ville de Vienne." La leçon semble acquise, que ce soit au collège Ponsard ou à l'institution Robin, la motivation des candidats aux élections pour le Conseil municipal d'enfants est la même. Tous sortent la même phrase. C'est que certains de nos chérubins ont pris des cours de communication, au collège Ponsard par exemple. Pourtant, les journalistes ne les mettent pas encore à l'aise, comme pour Yanis Prost-Romand, candidat et élève de 6ème du collège Ponsard, qui trouve que le plus difficile dans cette campagne "c'est de parler aux journalistes qui nous prennent un peu au dépourvu. Pour les discours, on a le temps de préparer et on connaît les gens devant qui on parle."
Et les petits Viennois sont courtisés, pour l'occasion, par les médias. Outre la traditionnelle presse écrite locale, ils sont filmés parM6 pour l'émission "100% Mag" qui passera dans un mois environ. En effet, "le Conseil municipal d'enfants (CME) a bien pris à Vienne, c'est une vitrine des CME en France, c'est pour ça que M6a choisi Vienne" explique Catherine Boyer, conseillère principale d'éducation du collège Ponsard. En ajoutant: "c'est une réelle culture à Ponsard. Nous avons une bonne liaison avec la mairie (d'où la présence de Claude Lacour, conseiller délégué à La Vie de quartier). C'est un longtravail sur la citoyenneté qui fait partie du projet d'établissement. Les élèves sont motivés pour être candidats (18 au total cette année pour trois élus) et pour être assesseurs, il faut faire passer le message aux futurs citoyens. C'est important dans une démocratie fragile et qui doit perdurer"Les 6èmes ont travaillé en amont pendant près d'un mois avec le professeur d'histoire-géo, avec Catherine Boyer, en cours et entre 12h et 14h.
A l'Institution Robin, le directeur Eric Ponsot parle, tout comme Catherine Boyer, de leçon d'éducation civique grandeur nature." Les candidats ont fait campagne avec des affiches et ont défendu leur programme devant les classes quelques jours avant le vote de ces apprentis citoyens. Les discours les obligent àréfléchir et à mettre au clair leurs idées'; déclare Éric Ponsot. Dans les deux écoles, la première élection pour le Conseil municipal des enfants remonte au début des années 1990. Au total, 49 élèves ont été élus cette année dont dix-sept CM1, seize CM2 et seize 6ème parmi 210 candidats de 21 écoles (15 écoles primaires et six collèges) pour siéger pour un mandat de deux ans au sein du Conseil municipal d'enfants. Durant cette période, parmi les idées recueillies au CME, un projet sera retenu et débouchera sur une action concrète.

MAUD DUBOST-MARTIN