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Le Dauphiné Libéré - 06/03/09

Une "mini entreprise" pour une maxi expérience

Ils en prennent de la graine


"Oxybio". C'est le nom du produit inventé par les collégiens de la classe de 3e option "découvertes professionnelles". Il s'agit d'un "set de bureau" (une sorte de gros pot à crayons) doublé d'un emplacement où une plante" anti polluante" a été placée.

Ewige Olomo. Souriante élève en classe de troisième. Et PDG. Son directeur technique ? Aiain Munoz. Son directeur financier ? Elie Ndinda. Il y a aussi la directrice commerciale (Audrey Asensio), la directrice administrative (Nora Louahi). La comptable (Andréa Sinnah), la secrétaire (Nano Jaiteh). Deux commerciaux (Théo Brun-Nicoleau et Jessica Rodriguez). Ainsi que deux techniciens (Alexis Femandez et Samy Mansouri).
Ces onze collégiens de Ponsard composent "Pap". Comprenez Production Anti Polluante". Kézako ? "Une mini entreprise que nous avons créée dans le cadre de notre option "découvertes professionnelles" explique la "patronne" plutôt à l'aise dans son nouveau costume.
Depuis le mois de novembre, ces entrepreneurs en herbe, planchent sur un projet original sous la houlette de deux professeurs (Nathalie Bedos et Sébastien Maffiieu) épaulés par deux bénévoles de l'association "Jeunes entreprises Rhône Saône" (lire ci-dessous).

Leur ambition : inventer un produit original. À la fois beau, pratique et utile. Leur idée créer un "set de bureau", une sorte de gros pot à crayons, doublé d'un emplacement pour une petite plante aux vertus anti polluantes. Le prototype a été achevé lundi, reste à passer à la production d'une vingtaine d'exemplaires de ce produit made in Ponsard.

Découvrir le monde du travail pour mieux s'orienter

Derrière cette petite plante, c'est un "arbre" beaucoup plus grand qui se cache. L' ' Oxybio", c'est le nom de l'invention, n'est qu'un prétexte. L'objectif d'une telle opération est de permettre aux jeunes de prendre conscience des réalités du monde du travail. En se glissant dans la peau de vrais" salariés ou dirigeants. Avec leur mini entreprise, ils découvrent les contraintes, les joies et les peines qui font le quotidien des "grands" au bureau ou dans les usines.

"Tout organiser, ça nous fait vraiment beaucoup de boulot" s'étonne Edwige, la PDG, qui explique avec sincérité je n'imaginais pas tout ça, tout ce qui existe derrière quelque chose. Avant, quand je rentrais dans un magasin, je ne me posais pas de question sur comment on en était arrivé là. Maintenant, je comprends les choses autre ment, mon regard n'est plus le même" avoue la jeune fille. S'ils ont des taches différentes à accomplir, les entrepreneurs de Ponsard s'impliquent tous de la même manière dans cette aventure. "Progressivement, nous sentons leur motivation grandir" se félicitent leurs professeurs qui ont trouvé, avec la mini entreprise, un outil pratique pour impliquer les élèves dans leur découverte du milieu professionnel. Tous jouent le jeu. "Il nous reste huit actions à placer, à 4 € l'une, pour constituer le capital dont nous avons besoin.~ Pour l'instant, nous en avons vendu 69, soit 276 € en caisse" comptabilisent les responsables du service financier. Avis aux investisseurs

S.G.

UNE PLANTE
Qui ne connaît pas le "chlorophytum" ? Plus communément appelée "plante araignée". On la trouve dans beaucoup de logements ou de lieux accueillant du public. Elle est très résistante, se développe facilement. Surtout, elle possède une vertu en plein dans l'air du temps:
celle du purifier l'air, justement. Des études, menées notamment par la Nasa, ont démontré sa capacité à absorber les COV (composés organiques volatils tels que le toluène, le monoxyde de carbone et le formaldéhyde), présents dans divers matériaux (peintures, solvants, produits d'entretien, parfums d'ambiance, cigarettes, etc..
UN SALON
Le temps presse pour les jeunes "pousses" viennoises : les 24 "sets" de bureau doivent être fabriqués pour le samedi 25 avril. "Pap" participera ce jour-là, sur la place des frères Lumière, dans le 8e arrondissement de Lyon, au salon des jeunes entrepreneurs organisé par l'association "Jeunes entreprises Rhône-Saône". Pour faire bonne figure parmi une vingtaine d'autres mini entreprises de toute la région, ils devront monter un stand digne de ce nom et prévoir leur argumentaire commercial.

UNE OPTION
Les collégiens de la mini entreprise sont inscrits en 3e option "découvertes professionnelles".
Depuis 2005, l'Education nationale a instauré cette formule pour permettre aux jeunes de "mieux connaître l'univers des métiers", dans l'espoir qu'ils s'orientent efficacement.
Le but est d'appréhender concrètement le monde professionnel, les métiers, les formations et les diplômes. Via des visites, des rencontres, etc.

Deux "profs" particuliers

Compte d'exploitation. Charges fixes ou variables. Recettes, dépenses. Ressources prévisionnelles. La réalité de l'entreprise, ce sont aussi ses coulisses" budgétaires. Pour initier les businessmen" en herbe, aux complexités du monde économique, deux spécialistes". Bénévoles au sein de l'association "jeunes entreprises Rhône-Saône".
Dont le credo est 'entreprendre pour apprendre". Michel Prefol et Pierre Ulïana, 74 et 68 ans, mettent ainsi leurs compétences et expériences d'anciens cadres de l'industrie et de l'artisanat au service des collégiens de Ponsard. Tous les lundis après-midi, les retraités se transforment en professeurs d'un genre particulier.
"L'une des difficultés de notre rôle auprès des jeunes, c'est de ne pas faire les choses à leur place. Nous ne donnons pas de cours non plus. Nous devons leur faire découvrir par eux-mêmes, ce que nous avons à leur transmettre" expliquent les deux seniors qui trouvent là un moyen intelligent pour continuer à exploiter leurs connaissances.

PRATIQUE
L'association "Jeunes entreprises Rhône-Saône" est à la recherche de bénévoles pour encadrer des élèves souhaitant constituer des mini entreprises. Renseignements sur Internet au www.entreprendre-pour-apprendre.fr


Le Dauphiné Libéré - 03/06/09

Des collégiens chez les artisans


Des collégiens de Ponsard à Vienne, de la Tour-du-Pin et du Grand Lemps ont pu découvrir l'entreprise artisanale en dehors du temps scolaire. 70 jeunes ont rencontré 35 artisans dont un boulanger, un ébéniste, un chocolatier... Les collégiens ont présenté leurs réalisations lors de la soirée festive organisée par la Chambre des métiers qui pilote l'opération "Bravo les artisans".