"Pas question de perdre une section"
Au collège Ponsard, les enseignants de la
Segpa ont mis en place une septième classe; ils refusent la perte
définitive d'une section dont le professeur n'a pas été
remplacé depuis un an.
LES SEGPA
Les sections d'enseignement général
et professionnel adapté sont des sections insérées
dans les collèges destinées aux élèves en
très grande difficulté.
A PONSARD
La Segpa repose actuellement sur cinq professeurs
des écoles (au liei de six), quatre professeurs de lycée
professionnel pou les ateliers et un directeur. A la rentrée les
effectifs prévus sont les suivants: 13 en 6e, 22 en 5e plus sept
dossiers en attente : 24 on 4e et 25 en 3e. " En outre, les textes
officiels préconisent des classes à 16 elèves maximum,
d'où également notre combat" rappellent les professeurs.
" UNE DÉCISION EN DÉPIT DU BON SENS"
Tels sont les propos du député-maire de Vienne UMP Jacques
Remiller, pour qui le refus d'ouvrir une classe supplémentaire
se fait "au détriment des élèves" "Il
n'est pas question de voir le collège Ponsard amputé d'une
seule classe de Segpa sauf à vouloir pénaliser les élèves
et les enseignants" poursuit l'édile qui parle d'une décision
prise par l'inspectrice d'académie "en toute discrétion,
à la dernière minute et sans concertation". "Je
suis intervenu dans ce sens auprès du ministère et de l'inspection
académique" poursuit M. Remiller. Rappelons que le vice-président
PS du conseil général Erwann Binet avait lui aussi dénoncé
cette situation et a demandé un rendez-vous à Monique Lesko,
l'inspectrice d'académie, afin de réexaminer le dossier.
"La rentrée de toute façon se fera avec sept classes
On est prêt à se battre et on est prêt au bras de fer"
Les professeurs de la Segpa du collège Ponsard ne décolèrent
pas. Malgré une hausse annoncée des effectifs pour la rentrée
(environ 90 élèves), ils attendent toujours, depuis un an,
le remplacement d'un poste qui leur fait cruellement défaut.
De fait, à la rentrée dernière, l'un des professeurs
de la Segpa de Ponsard a accepté < dans l'intérêt
du service " précisent les enseignants, de prendre la direction
provisoire de la Segpa de l'Isle d'Abeau. L'enseignant n'a jamais été
remplacé depuis et l'année s'est déroulée
avec une Segpa amputée d'une section et six classes au lieu de
sept.
"Nous avions modifié l'organisation en créant une
classe à double niveau 6e/5e. Or, nous avons appris que cette situation
va être pérennisée pour la rentrée prochaine"
dénoncent les enseignants. "Il n'est pas question de perdre
cette section ni d'avoir de nouveau une classe à double niveau.
Etant donné les effectifs de la rentrée, nous allons donc
créer en tout sept classes dont deux divisions de cinquième
et une de sixième " ont arrêté les professeurs
viennois.
Ceux-ci, par ailleurs, ont fait part de leurs craintes -mais aussi de
leur volonté de ne pas céder à l'inspectrice d'académie.
" Nous sommes bien conscients de la difficulté pour elle de
trouver le nombre d'heures nécessaires à cette division
supplémentaire.
Mais nous sommes disposés, en attendant qu'elle trouve la possibilité
de combler les heures qui manquent, à démarrer en septembre
les trois classes de 6e et 5e sur un emploi du temps incomplet" appuient
les enseignants viennois.
S'ils prennent le risque "de se faire taper sur les doigts "
par leur hiérarchie, les professeurs de la Segpa de Ponsard rappellent
qu'ils agissent ainsi " dans l'intérêt des élèves
qui sont en difficulté grave et persistante." "Ces élèves
sont également considérés comme des collégiens
à part entière. Jamais dans un collège on n'aurait
l'idée de faire des classes à double niveau " insistent
les enseignants. -
Les professeurs de la Segpa du collège Ponsard ont reçu
le soutien de leurs collègues, des parents d'élèves
et des élus (voir ci-contre).
Georges AUBRY