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Le Dauphiné Libéré - 29/03/12 

François Joly(*) : passion polar


François Joly défendra le polar.


Héraultais de naissance, François Joly a vu le jour en 1939. Il passe son adolescence dans le Dauphiné et se retrouve mobilisé en Algérie. Après cet épisode douloureux, sa jeunesse se passe en petits boulots: pion, guide, voir organisateur de spectacle, entre autres. Il est, également, un grand voyageur. De ses périples en Amérique du Nord, il ramènera une passion pour le jazz. Romancier, il voit ses oeuvres traduites en plusieurs langues, du polonais au japonais. Il est président de la MJC de Vienne, animateur radio, et fondateur des journées du roman policier "Sang d'encre".


Conférence, avec l'association "Livre ensemble", demain soir à 20 heures, à la salle" La porte ouverte" à Roisey.


(*) Ancien élève de Ponsard


Marianne- 9-12/05/12 

Mots et merveilles

D'où vient le mot "olibrius " ou l'expression "crier haro sur" quelqu'un ? Dans " le Livre des métaphores ", Marc Fumaroli(*) explore le patrimoine lexical français pour en restituer l'origine et le sens. Jubilatoire.
PAR MARIN DE VIRY
Marc Fumaroli, grand contempteur des béotiens, rempart de la culture classique qu'on dirait enfanté par Vauban, nous livre une vaste revue de détail des métaphores de la langue française. C'est beau comme l'inspection d'un régiment d'élite dans une cour de caserne du Grand Siècle. Le champ lexical est tiré au cordeau, le drapeau de la tradition flotte, le jarret des commentaires est tendu. Il faut reconnaître que ce charme-là est immarcescible. Cette oeuvre n'est toutefois pas un musée des images englouties, car elles sont toutes plus ou moins en service, mais un jardin thématique où les "tropes" comme diraient les linguistes, sont rangés par thèmes -l'univers ancien, le temps qui passe, les animaux, la vie de la ferme, etc.
Homère collectif
Croustillant et prestigieux, ce livre a un côté macaron, grande pâtisserie. Le lecteur y trouvera l'origine et le sens de chaque expression, et souvent une ou plusieurs attestations littéraires. De ces métaphores sont délibérément exclues les images qui n'appartiennent qu'à un milieu, car Marc Fumaroli a pris le parti de l'universel : les expressions dont il traite ont vocation à être comprises, reprises et employées par chacun. C'est à la nation française qu elles s'adressent, je dirais même au royaume, notion dans laquelle entre plus d'imagination poétique, et période de notre histoire au cours de laquelle les métaphores recensées doivent pour la plupart leur existence. Sont donc exclus les jargons communautaires, tel l'argot, fait pour n'être compris que par les initiés (en l'occurrence. les repris de justice qui veulent s'échanger des informations sans que l'autorité répressive les déchiffre), ou les lexiques spécialisés, comme le "geek" ou 1'"ado", qui ont d'abord et avant tout une fonction d'incorporation, et donc d'exclusion.

Le livre des métaphores, de Marc Fumaroli, Robert affont, Collection Bouquins
1.113 p. - 30, 50 Euros




Marc Fumaroli, un héraldiste étrange et méticuleux de la langue française.

Au contraire, c'est une sorte d'Homère collectif, de fabricant anonyme de sens, qui est à l'origine des métaphores que Fumaroli répertorie, classe, définit et commente. Un Homère rieur, fin observateur, rhétoricien, qui fabrique au fil des siècles des extensions et des glissements de sens, des métonymies, des synecdoques et autres fruits du travail imaginaire des peuples.

Voyez plutôt : "crier haro sur" quelqu'un? C'est l'appeler à comparaître devant Raoul, duc de Normandie, car cette possibilité était ouverte à l'assemblée populaire lors d'un procès dans ce duché. Un parpaillot? Vient du sieur de Parpaille, qui voulut brûler les restes de saint Eutrope et transformer dans sa ville les églises en temples. Le brimborion vient du bréviaire, recueil personnel de prières, que l'on murmurait à la va-vite, et veut dire "petit rien" : murmure de chose, en quelque sorte. Olibrius : un préfet romain qui incarne tous les dérèglements du mâle païen : pressé de conclure, dominé par ses besoins érotiques, impérieux, et finalement méchant aux yeux d'une chrétienne prude, chaste et modeste. "Ce n'est pas la mort du petit cheval " cette expression signifie que tel événement n'est pas la fin du monde. Son origine se perd dans les profondeurs populaires, et resurgit dans la bouche de François Bayrou quand il prend un gadin électoral.
Lorsque Fumaroli était professeur à la Sorbonne. on pouvait suivre son cours utr les sources de Gil Blas de Santillane, de Lesage. Il y remontait jusqu'aux moindres circonstances des origines d'un texte. Son cours était fascinant à force d'être à l'opposé de ce que nous espérions de la littérature. Mais il faut le remercier de nous avoir contrariés, en nous imposant cette leçon d'histoire anatomique d'une oeuvre, cette lente remontée aux sources. Nous voulions descendre la littérature comme un fleuve, et il nous a obligés à la remonter jusqu'aux sources, en ramant dans la douleur et à contre-courant. Cet héraldiste méticuleux du champ lexical français est d'une précieuse étrangeté. En tout cas, s'agissant de ce livre et pour paraphraser Haubert "se jeter sur".

(*) Marc Fumaroli fut enseignant au collège Ponsard en 1957-58

La Tribune - 22/06/12 

Nouveautés pour "Sang d'encre"


Les directeurs du festival, Guy Girard et François Joly aux côtés des organisateurs de "Sang d'encre"
La rencontre avec les trois auteurs de roman policier à la librairie Lucioles (lire ci-dessous) a été l'occasion pour François Joly(*), directeur du festival Sang d'encre, de dévoiler en avant-première le programme, les invités et les nouveautés de la prochaine édition.
Celle-ci se déroulera les 17 et 18 novembre avec celle année une journée supplémentaire, vendredi 16novembre, dédiée au vernissage de l'exposition mais pas seulement. Ce vernissage sera suivi par une balade nocturne dans les rues de la ville, qui permettra d'éclairer les lieux mythiques de Vienne à la lumière obscure du polar.
Autre nouveauté : l'association " 813 " des amis de la littérature policière tiendra son assemblée générale durant le festival, donnant lieu à une grande rencontre-débat.
Dans le cadre de ce festival, les adeptes du roman noir pourront s'essayer au concours de nouvelles, ouvert jusqu'au 15 septembre.

Les modalités de participation sont à consulter sur le site internet de la librairie Lucioles. "Des directeurs de collections sont aussi invités à ce festival, permettant ainsi aux nouveaux auteurs de se faire publier", précise François Joly. Bien évidemment, comme chaque année, de nombreux auteurs confirmés seront présents à cet événement littéraire, afin de dédicacer leurs romans et d'échanger avec les lecteurs. A noter la présence d'écrivains régionaux comme Jean-Pierre Andrevon, Constance April ou Laurent Sarzier.
A l'issue de ce festival sera décerné le traditionnel prix Sang d'encre, " une belle reconnaissance par le milieu du polar", comme le souligne Dominique Sylvain, lauréate en 2000.

Lise Mezsone

(*) Ancien élève de Ponsard