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Le Dauphiné Libéré - 18/01/13 

Trois questions à...
André Michel (*)
Président d'Aeris à Saint-Clair du Rhône

"Les risques industriels sont-ils réellement maîtrisés ?"


Quelle association est Aeris?
"Il s'agit de l'association écologique rhodanienne intercommunale du secteur de Saint-Clair-du-Rhône. Elle a été créée dans les années 1990. Son objet est de lutter contre la pollution et de rétablir les équilibres naturels. Sur le secteur de Saint-Clair, cette association s'impose du fait de la plateforme chimique. Même si l'industrie chimique a fait des progrès importants pour éviter les risques et limiter la pollution, les risques technologiques existent toujours ".

Justement, vous vous interrogez sur le projet do plan de prévention des risques technologiques (PPRT - N.D.LR.) saint-clairois qui impacte aussi Les Roches-de-Condrieu ?
"Le PPRT va imposer un carcan très contraignant dans le secteur notamment en matière de développement et pour les part cul ers avec pour certains d'entre eux, l'obligation de faire des travaux. En outre, nous sommes sur un secteur où les unités de fabrication montent en puissance. Le PPRT va-t-il alors suivre en permanence l'augmentation de la production et évoluer en même temps ? En outre, comment va évoluer le plan local d'urbanisme en prenant en compte ces données ? Comment la population va s'adapter ? C'est autant de questions qu'il faut poser ".

Quelles sont donc vos craintes aujourd'hui?
"Je crains que le PPRT ne puisse circonscrire la montée en puissance de la production de la plateforme, avec notamment la mise en place d'une nouvelle unité Adisseo. Je veux simplement alerter les décideurs, qu'on nous dise s'il existe encore des moyens pour réduire encore davantage les risques, savoir s'ils sont réellement maîtrisés. Il n'est pas question d'être contre les industriels, mais de défendre la santé et le cadre de vie des habitant ".

Propos recueillis par Georges AUBRY

 

(*) Ancien élève de Ponsard ,
Président de l'Association des Anciens Élèves



Le Dauphiné Libéré - 27/01/13 

Rencontre avec Jean-Yves Curtaud(*), pilier de l'association Vienne Historique

Le dernier des templiers



Vienne, la chrétienté et les Templiers : Jean-Yves Curtaud s'est fait le porte-étendard d'un passé qui, depuis deux ans, sort peu à peu de l'oubli.

Jean-Yves Curtaud est un homme en croisade. L'auteur du film "Le Mystère de Vienne, l'histoire interdite" aime à taquiner du glaive les décideurs locaux, coupables à ses yeux d'une trop grande frilosité en matière de mise en valeur touristique. "On a bel et bien raté le virage du tourisme urbain. On dit toujours "c'est pas possible"... Mais aujourd'hui, il n'y a pas 36000 solutions pour enrichir la ville, la première étant de commencer à utiliser ce qu'il y a sous nos pieds. Car nous avons un patrimoine fabuleux. C'est le sens de mon engagement: vendre cette ville avec son histoire ".
Jean-Yves Curtaud sait que ses prises de positions détonnent. Son propre frère, Patrick, n'est autre que l'adjoint à la culture et au patrimoine à la ville. Mais il assume. La soixantaine fringante, le journaliste et producteur fait même un voeu pieux, celui de voir inscrire " au patrimoine mondial immatériel de l'humanité "la ville où "l'histoire a pris rendez-vous"". Un rendez-vous qui, selon lui, trouve son apogée au XIVe siècle. Au moment du fameux concile de 1311-1312 qui scella le sort d'un ordre templier créé deux siècles plus tôt par le pape Calixte 11, archevêque de Vienne couronné dans la cathédrale Saint-Maurice.

" Le matin, on serrait les fesses ! "

"Jouons à fond cette carte-là! ", propose celui qui a pris fait et cause pour la période templière. Aux côtés de passionnés comme André Trabet(*) ou Christian Borel, âmes de l'association Concile et Templiers devenue Vienne Historique, il a contribué au plus grand défi festif de l'année 2012: une fête médiévale sanctionnée par un immense engouement populaire. " Et pourtant, le matin, on serrait les fesses... ", rigole-t-il.
Amateur d'histoire locale plus que spécialiste, costume qu'il laisse volontiers à "des gens comme les Amis de Vienne", Jean-Yves Curtaud n'a pas toujours raconté le passé. Il en a aussi été le témoin, comme lors d'un reportage à Prague, sur une place Venceslas noire de monde au moment de la chute du mur : "J'en ai encore des frissons. Un monde fermé depuis 40 ans s'ouvrait, et on ne reverra plus cela de sitôt ".
Voyageur pour le plaisir, Jean-Yves Curtaud le fut aussi à des fins professionnelles.

(*)Ancien élève de Ponsard

Après avoir sillonné la France comme jeune guitariste et pianiste, montant sur les podiums de France Inter aux côtés de C.Jérôme ou de Nicolas Peyrac, il a vite embrassé la carrière de journaliste.

Un croisé en politique?
Son documentaire consacré aux Templiers lui a ainsi demandé dix-huit mois de labeur, entre écriture, composition des musiques. Auteur d'un premier film consacré à Vienne au XXe siècle, il travaille à un nouveau documentaire " sur la vie dans une ville moyenne il y a cinquante ans, à une époque où seuls dix pour cent des logements avaient une salle de bain " Parallèlement, il continue de nourrir sur le web son journal "Le Chroniqueur", d'abord lancé sur papier en 2008...
Une vie trépidante que seules les mesures de Bach et les saveurs de la Toscane savent adoucir de temps à autre. Et le dernier des Templiers n'a pas l'intention de baisser sa garde car c'est sur les champs de bataille politiques qu'il se verrait bien, pourquoi pas, poursuivre sa croisade.

Philippe FRIEH
Coup de coeur
" Après avoir vu les plans du nouvel office de tourisme, je me suis dit "enfin" ! Ce projet va offrir une réalisation vraiment digne de Vienne et de ce qui va pouvoir se faire. Cela aura de l'allure C'est en tout cas une très bonne chose que la communauté d'agglomération se soit mêlée du développement touristique... "
Coup de gueule
"Il va au CfaI (*) Quand on voit comment les gens se mobilisent sur la rive droite, et le vide qu'il y a ici, on se dit qu'ils auraient tort de ne pas nous envoyer leurs centaines de trains de marchandise La nuit C'est une catastrophe annoncée, et la ville ne monte pas au creneau... "
(*)Contournement ferroviaire de l'agglomera tion lyonnaise

BIO EXPRESS

Un Viennois pure souche
Jean-Yves Curtaud est né en 1951 à Sainte-Colombe. Son père fut industriel (usine textile Curtaud) avant de devenir fonctionnaire. Au terme de sa scolarité à Ponsard, il hésite entre musique et écriture, exerce la première en professionnel durant quelques années avant d'embrasser une carrière de chroniqueur et producteur. Il est marié à Marie-Christine Maneval et vit avenue du Général-Leclerc.
Retrouvez Jean-Yves Curtaud en 9e à Ponsard (58-59)

Un succès fondateur
Vienne a commémoré l'an dernier le 700e anniversaire du concile de 1311-1312, où le pape Clément V et le roi de France Philippe le Bel entérinèrent entre autres la fin de l'ordre des Templiers.
Un événement historique qui a donné l'idée à une poignée de passionnés de créer une grande manifestation médiévale. Décriée par certains, la fête, organisée fin août, s'est traduite par un immense succès populaire, avec plusieurs milliers de personnes dans les rues la ville. Une deuxième édition est d'ores et déjà sur les rails.


Le Dauphiné Libéré - 07/04/13 

FIGURE VIENNOISE Nicole Bottau(*), secrétaire du Comité d'organisation des échanges internationaux

Au-delà des frontières

C'est une grande voyageuse, Nicole Bottau. A 69 ans, son ouverture d'esprit et sa curiosité l'ont amenée de nombreuses fois à franchir les frontières pour partir à la découverte d'autres contrées, d'autres nationalités, d'autres cultures.

C'est donc tout naturellement qu'il y a dix ans, elle a intégré le comité d'organisation des échanges internationaux (COEI) de Vienne. "J'aime ce contact avec des gens à la fois différents et à la fois comme nous, il faut savoir s'ouvrir aux autres", lance-telle, regrettant d'observer encore aujourd'hui, chez certains, cette peur de l'autre, de l'étranger, de la différence ".
C'est en 1961, accompagnée de son mari professeur d'allemand, qu'elle fait son premier échange avec la ville de Vienne. Udine en Italie, puis Esslingen en Allemagne... Les voyages s'enchaînent et des liens se tissent avec l'Europe. "Depuis 1966, nous sommes en relation avec un garçon d'Esslingen. Mon mari et lui ont même fait jumeler leurs lycées", raconte-t-elle.
Chez Nicole, un petit nid douillet attend toujours un invité européen de passage à Vienne. " il y a souvent du monde chez nous. Nous aimons recevoir. Des liens se créent et c'est très enrichissant. "
(*) Ancienne elève de Ponsard

"Des moments fabuleux à Malissol"

Respect de l'autre, de la différence, ouverture d'esprit... Telles sont les valeurs qui lui tiennent à cœur et qu'elle a toujours cherché à transmettre à ses élèves. Car pendant de nombreuses années, Nicole Bottau a parcouru les classes du territoire. "J'ai commencé à 22 ans." En 1966, elle fait ses premiers pas en tant que remplaçante à Ville-sous-Anjou. "J'allais là-bas en mobylette, même en hiver!" se souvient-elle. "Puis je me suis stabilisée à Vienne pour des remplacements ou des postes à l'année. Après des passages à l'école Pierre et Marie-Curie, Ferdinand-Buisson, elle terminera sa carrière à l'école Jean Rostand de Malissol, où elle passera 12 ans, dont les cinq dernières années en tant que directrice. "C'était une école classée en ZEP (zone d'éducation prioritaire). Il y avait une forte mixité sociale, ce qui était enrichissant pour les uns et les autres", raconte-t-elle. En tant que directrice, Nicole Bottau prenait garde à ce que là valeur du respect soit toujours de mise: "Je ne laissais rien passser. il fallait que tout le monde respecte tout le monde, à commencer par les professeurs qui devaient montrer l'exemple."

Une vie rythmée par les échanges

Aujourd'hui, cela fait 10 ans que Nicole Bottau est à la retraite. Elle se souvient de "moments fabuleux" passés au sein de cette école. Poussés par l'envie de faire découvrir à ses jeunes élèves d'autres cultures, elle et son équipe d'enseignants ont réalisé avec leur classe de CM2 un premier échange en 2001 avec Esslingen en Allemagne. Une première pour une école primaire. D'autres sont partis à Barcelone ou encore aux rencontres internationales de la danse à Chartres... "C'était formidable. Beaucoup d'enfants ne sortaient jamais de leur quartier."
Si Nicole Bottau a souvent organisé sa vie autour des échanges internationaux, elle est toutefois restée pendant de longues années en marge du COEI: "J'ai toujours dit que je l'intégrerai quand je serai à la retraite, Pas avant. Je ne voulais pas faire les choses à moitié." Car Nicole Bottau fait également partie du groupes folklorique dauphinois Les Maïanches". "Nous avons dansé de nombreuses fois à l'étranger. En Allemagne, au Pays de Galles, en Slovenie..." Et si la dynamique retraitée habite aujourd'hui Moidieu-Détourbe, elle n'en reste pas moins Viennoise d'adoption. Et ça, personne n'en dira le contraire.


Mélanie LACROIX

Coup de coeur
"Il va pour la ville de Vienne. C'est une belle ville malgré tout ce que l'on peut en dire. Il reste encore des choses à faire mais beaucoup a déjà été fait. Et puis il y a un très bon tissu culturel, avec la médiathèque, le festival de jazz, le théâtre..."
Coup de gueule
"Dès le lendemain du festival de jazz, du 15juillet jusqu'à début septembre, Vienne dort... Et pour une ville qui a une vocation touristique, c'est dommage. De nombreux magasins sont fermés, les bars, les restaurants..."

BIO EXPRESS

Nicole Bottau est née en 1944 à Saint-Etienne. A 4 ans, ses parents déménagent à Vienne. La jeune fille fera toute sa scolarité au collège Ponsard, de 6 à 18 ans. Elle passera alors son bac philosophie avant d'entrer en 1962 à l'université. Elle suivra ensuite une formation interne pour être enseignante et commencera dès l'âge de 22 ans, à faire des remplacements, notamment à Ville-sous-Anjou, avant de venir enseigner dans plusieurs écoles à Vienne.
Elle se marie en 1963 et aura trois enfants, aujourd'hui âgés de 19, 41 et 48 ans. Et aujourd'hui six petits-enfants.

Anecdotes
¤ - Nicole Bottau se souviendra toujours du jour où elle a passé l'examen de son CAP pratique pour devenir enseignante. C'était le 13 mai 1968. Le jour où toute la France s'est arrêtée de travailler.
¤ - Elle se souvient particulièrement de la rencontre entre un de leurs hôtes allemands, d'Esslingen, avec son grand-père qui habitait en Haute-Loire. " Cette rencontre était particulière, mon grand-père avait notamment evoqué qu'avec le sien, ils auraient pu s'entre-tuer quelques années auparavant... "


Le Dauphiné Libéré - 19/05/13 

FIGURE VIENNOISE Lazhar Cherouana, guitariste concertiste

La passion au bout des doigts

Seul au milieu de la scène, la guitare entre les mains, ses doigts qui s'entremêlent le long des cordes laissent échapper dans une salle encore vide un air léger. Sous le regard fier de son tout premier professeur de guitare à l'école municipale de Vienne, Raphaèl Vaccaro. " Sur la scène, je me sens bien, je suis à l'aise..." confie Lazhar Cherouana, le sourire au coin des lèvres. Un moment d'évasion pour le concertiste, pour son public aussi.
À seulement 24 ans, le petit prodige du pays viennois parcourt depuis plusieurs années déjà les scènes du monde entier. L'Italie, l'Estonie, le Brésil, la Hongrie et même dernièrement, celle du Carnegie Hall de New York. Les pieds sur terre et la main sur sa guitare, il n'oublie pas pour autant là d'où il vient. C'est même avec une joie non dissimulée qu'il revient jouer là où il a fait ses premiers pas de musicien. "Ça fait toujours plaisir de revenir jouer à Vienne. Je me souviens de ma toute première scène, à l'âge de 7 ans. C'était pour une audition de fin d'année, j'étais très tendu et ça ne s'était pas spécialement bien passé !" raconte-t-il en souriant.

"J'ai toujours imaginé vivre de la musique"

Haut comme trois pommes, à tout juste six ans, il reçoit sa première guitare, et apprend quelques accords de blues et de jazz avec son père, joueur amateur, puis avec son professeur qui le suivra pendant sept années à l'école de Vienne.

"Je crois que j'ai toujours imaginé vivre de la musique. Avant, je m'intéressais plus au rock ou au blues. C'est seulement vers 13 ans que je me suis finalement consacré à la guitare classique.C'est donc un môme "aventurier" comme il le dit lui-même, qui aimait s'échapper de longues heures tout seul, sans qu'on le cherche, qui a quitté sa maison de Pont-Fvêque et sa famille, pour rejoindre le conservatoire de Lyon.


Une guitare qui voyage

Diplômé à 17 ans et achevant son cursus avec une médaille d'or à l'unanimité, il continue de se perfectionner et commence alors son "tour du monde musical", en rejoignant cette fois-ci le conservatoire de Madrid pour accomplir un bachelor de guitare classique.
Aujourd'hui, c'est un master à l'université Mozarteum àSalzbourg en Autriche qu'il vient d'achever. Des études qu il poursuit tout en passant une à deux semaines par mois sur les routes et les grandes scènes internationales. Enchaînant les récitals, les festivals, les concours, il vadrouille, sa guitare sur le dos. Mais aujourd'hui il l'affirme: "Mon chez-moi, c'est en Autriche. Salzbourg est une grande ville mais très calme. J'ai besoin de cette tranquillité pour me retrouver quand je reviens des concerts à l'étranger, mais aussi pour travailler."

Le jeune homme aux cheveux hirsutes pense déjà à partir vivre à New York dans quelques années...
La guitare l'aura donc beaucoup fait voyager, rencontrer d'autres cultures, il parle même aujourd'hui de nombreuses langues.
S'il a passé de longues heures accroché à l'instrument fétiche tout au long de sa jeunesse, le concertiste n'estime pas pour autant avoir eu une adolescence bien différente de celles des autres de son âge. Lui, parle d'une adolescence passionnée. "Je faisais aussi beaucoup de sport. Par contre, je n'avais juste pas le temps de jouer aux jeux vidéos !" il confie même qu'alors qu'il était à Madrid, il a parfois travaillé jusqu'à 15 heures par jour. "Je ne me considère pas très adroit avec mes doigts", précise-t-il. " J'ai l'impression d'avoir besoin de plus travailler que d'autres. " Modestie ou perfectionnisme poussé? "Ces journées-là passent malgré tout trop vite, et quand je fais une pause dans mes entraînements, la sensation du toucher des cordes me manque... C'est presque une addiction!"
L'avenir? "Je conçois la musique sur scène, mais il ne faut pas oublier de l'enseigner, de la transmettre. " Et ce serait bien dommage pour le public, et les futurs élèves...

 

 

Mélanie LACROIX 

Coup de coeur
" Voyager. Découvrir d'autres pays, d'autres cultures. Bien sûr, il faut pouvoir avoir du temps. Dernièrement, j'ai découvert la Hongrie l'Estonie. Et j'ai eu un coup de cœur pour la ville de Tallinn. "
Coup de gueule
"Difficile à dire, je suis plutôt ouvert. Peut-être mon dernier retour d'Italie et les ennuis avec le service ferroviaire italien. J'ai dû prendre un "tortillard" de la Côte adriatique jusqu'à Paris. 24 heures de trajet ! "
BIO EXPRESS

De Vienne à Salzbourg
Franco-algérien, Lazhar Cherouana, est né en 1988 à Vienne et a grandi à Pont-Évêque. Il commence la guitare à l'âge de six ans et intègre l'école primaire de la Table ronde à Vienne en classe Cham(*) (classe à horaires aménagés musique). A 13 ans, il rentre au conservatoire de Lyon où il sera diplômé à l'âge de 17 ans. En juillet 2010, il sera cette fois-ci diplômé du Conservatoire royal supérieur de Madrid avec mention très bien. Aujourd'hui, il vient d'achever un Master à l'université du Mozarteum de Salzbourg. Il devrait désormais entamer un doctorat dans cette même ville.

Primé plusieurs fois
À seulement 24 ans, Lazhar Cherouana a reçu de nombreux premiers prix ces dernières années Dernièrement, il fut le vainqueur du 45e concours international de guitare classique à Alessandria en Italie, devenant ainsi le second gagnant français de cette compétition.

Un souvenir gravé
Le jeune concertiste a déjà enregistré deux albums, dont un à Grenade, dans un hammam du VIle siècle. "Jouer dans monument historique, c'est un souvenir extraordinaire."

(*) C'est au collège Ponsard que Lazhar Cherouana a suivi une scolarité en classe CHAM (NDLR)

La Gazette de Vienne - 24-30/10/13 

Jacques Billon, nouveau président de l'Unité locale de la Croix Rouge

Lucile Saugey qui a tenu de main de maître, vingt années durant, l'unité locale de la Croix Rouge Française a dû longtemps attendre avant de trouver la personne prompte à lui succéder. Mais avec dans ses rangs parmi les bénévoles depuis 2005 un certain Jacques Billon, ancien cadre de direction de la Coopérative Dauphinoise, à la retraite depuis 2005, le ciel s'est subitement éclairci. Il faut dire que l'homme à la volonté de servir chevillée au corps. "Je suis un bénévole actif !" aime-t-il à se présenter. Et il a de quoi faire ! Quand on ajoute aux quarante années passées comme Officier de réserve de l'Armée, ses engagements auprès du Rotary-Club de Vienne depuis 1976 et de l'association Ouverture-Tiers-Monde, puis de l'Accueil de Nuit où il a été président quatre années durant, le temps de redonner à la structure d'accueil des plus défavorisés du quai Anatole-France un visage un peu plus humain, on obtient là le modèle du parfait bénévole, malheureusement en voie d'extension, disons-le...
D'ailleurs, on a longtemps cherché la définition du bénévolat quand Jacques Billon nous l'a sortie tout naturellement "J'ai été heureux dans ma vie professionnelle et familiale, aujourd'hui, je fais bénéficier modestement mon temps à ceux qui n'ont pas eu cette chance !". Ce qui reviendrait à dire que les gens qui pourraient (devraient) venir grossir aujourd'hui les rangs des bénévoles un peu partout dans le monde associatif, n'ont pas été assez heureux dans leurs vies professionnelle et familiale pour rendre à la société ce qu'elle leur a rapporté?

"Le combat incessant pour trouver de l'argent"

A 67 ans, de la classe du regretté Henry Vincent qui vient tout juste de nous quitter et à qui il doit beaucoup, Jacques Billon aurait pu se la couler douce et profiter avec sa compagne Marie d'une retraite bien méritée. Surtout qu'occuper la présidence d'une association aujourd'hui, avec la crise des vocations et celle financière peut parfois virer au sacerdoce. Jacques Billon ne se plaint pas de ce qu'il a choisi de faire, mais il en mesure aussi toute la responsabilité, ne serait-ce que pour faire vivre l'unité locale de la Croix Rouge dont il est le premier garant. "C'est le combat incessant pour trouver l'argent qui servira ensuite à faire exister notre structure ; une chasse permanente auprès des élus et de la Croix Rouge Nationale," confie-t-il. Mais le jeu en vaut la chandelle, "car c'est comme cela que Lucile Saugey a pu renouveler notre parc automobile bien vieillissant," poursuit-il.
Le nouveau président aura d'abord "à coeur de poursuivre le travail" de (mon) son prédécesseur avec un impératif, "remonter l'équipe de secouristes" qui est une source de financement de l'unité locale, "mais ce ne sera pas simple car les postes de secours se font le plus souvent le dimanche lors des manifestations et cela empiète forcément sur la vie de famille," consent Jacques Billon.

    
104 000 repas distribués
Le nouveau président compte également "restructurer la vesti-boutique" du rez-dechaussée, la principale source de revenus de l'unité locale "Elle nous permet d'effectuer trois distributions de vêtements hebdomadaires aux bénéficiaires, dont une le mercredi qui s'adresse directement aux Sans Domicile Fixe". Enfin, Jacques Billon devra continuer à assurer la cohésion entre les autres structures qui dépendent directement de l'unité locale et qui se trouvent à Saint-Quentin-Fallavier et la Verpillière, ce dont on ne se doute pas toujours.
Du pain sur la planche en définitive pour l'unité locale qui a tout de même distribué en 2012 pas moins de 104 000 équivalents de repas à des bénéficiaires grâce à ses partenaires (grandes surfaces) et à la Banque Alimentaire du Rhône (Décines). En outre, 500 familles ont bénéficié des services de l'unité locale dans cette même année. En cela, la collecte annuelle de la Banque alimentaire qui se déroule traditionnellement le dernier week-end de novembre (les 29 et 30 pour l'édition 2013) est un rendez-vous très attendu par l'unité locale et qui porte ses fruits à chaque fois. En 2012, par exemple, sur les parkings de Leclerc, Géant/Chasse, Monoprix et Inter-marché centre-ville, pas moins de quatre tonnes de marchandises ont de la sorte été collectées et acheminées ensuite par camion mis à disposition par un entrepreneur viennois. Une très belle opération sur laquelle nous reviendrons en détails bientôt... En attendant, Jacques Billon et son équipe de bénévoles remontent les manches pour que la crise paraisse moins difficile à supporter pour les plus nécessiteux d'entre nous. Car, comme le disait le regretté Coluche, autre figure du monde caritatif, "quand le riche maigrit, le pauvre meurt".


Elie Mucciante