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Le Dauphiné Libéré - 30/03/14

Jean-Michel Jamais(*), tapissier d'ameublement

Toujours dans la course


Jean-Jean-Michel Jamais aime amener les clients vers des styles qu'ils n'auraient pas choisis d'emblée . Entre ses mains des fauteuils Voltaire ou Louis XVI peuvent avoir une nouvelle vie dans l'air du temps.

Être ancré dans le passé mais résolument tourné vers l'avenir.
Comme un besoin de retour aux sources. Quelque chose d'indicible qui apparaît comme une évidence au fil du temps. Jean-Michel Jamais a ressenti ça après dix-sept années à faire fumer le goudron. Commercial dans des concessions de motos, il a arpenté les routes de France pour vendre des deux-roues :
"Lorsque je traversais des villes pour le travail, je cherchais les boutiques de tapissier d'ameublement. Des souvenirs d'enfance sont remontés. A l'approche de la quarantaine, je me suis dit qu'il fallait arrêter de rouler. Pour la famille aussi. " Il s'est alors replongé dans le métier qu'il avait appris et qui semblait inscrit dans ses gênes, celui de tapissier d'ameublement. Ses parents ont tenu la boutique Jamais rue Victor-Hugo pendant trente ans, jusqu'en 1987.

(*) Ancien élève de Ponsard

Lui a appris le métier dans la maison familiale jusqu'à obtenir un CAP à Lyon, complété par un diplôme supérieur. Mais après l'armée, il ne succède pas à ses parents " Mon père est tombé malade. J'avais 24 ans et je n'avais pas la tête à prendre la suite." Surtout que la moto, qu'il pratique depuis l'âge de 18 ans en compétition de haut niveau, lui prend beaucoup de son temps Entre les compétitions et le bichonnage des engins, l'homme aux yeux clairs et au regard perçant ne voit l'avenir que sur deux-roues.
De ses heures d'entraînement reste un physique qui fait largement moins de 51 ans et une niaque à toute épreuve: "La compétition m'a forgé par rapport à l'esprit d'entreprise." S'ajoute à cela un bagout charmeur issu de ces années de commercial. En 2004 donc, dix-sept ans après la fermeture du commerce parental rue Victor-Hugo, il reprend le flambeau et ouvre son affaire rue Francisque-Bonnier:

"La renommée de mes parents était toujours présente, ça a facilité mon installation.." Et puis tous les commerçants de la rue m'ont donné un peu de travail, un geste que j'ai beaucoup appréciéAu départ, il est seul dans son atelier pour redonner vie à des fauteuils transmis de génération en génération. Peu à peu il fait sa place avec l'ambition de s'agrandir. En 2004, il rachète la carrosserie Journan, toujours dans la rue FrancisqueBonnier, et s'adjoint les services d'une couturière et d'une tapissière. Le nom de Jamais s'efface pour laisser place à l'espace Ramponneau. Avec une vision moderne du métier, orienté vers la décoration d'intérieur. Toujours dans la course pour ne pas se faire doubler. "Il faut être ancré dans le passé mais résolument tourné vers l'avenir. C'est comme ça que le métier ne mourra pas." Il en a fait le pari.

Édith RIVOIRE

Coup de coeur

"Il va au travail que l'on accomplit ici tous les jours.
Mes employés et moi mettons beaucoup d'implication à la tâche. Nous avons la reconnaissance des clients, c'est important. Ça a été un bienfait de venir ici, dans ces
locaux plus grands."

Coup de gueule

"L'étau se resserre sur les très petites entreprises à cause du plomb des taxes sur nos têtes. Nos quartiers commerçants sont en danger. Il faut s'attacher à ce que la vie de quartier ne disparaisse pas."

BIO EXPRESS

Jean-Michel Jamais est né à Vienne en 1963. Il a trois. enfants. Il grandit rue Victor-Hugo, au-dessus du magasin parental avec son frère et sa soeur. Il va au collège Ponsard puis part à Lyon faire un CAP de tapissier d'ameublement. Après l'armée, il devient commercial dans des concessions de moto. En 2004, il ouvre sa boutique rue Francisque-Bonnier. En 2009, il acquiert des locaux plus grands. Depuis qu'il a arrêté la moto, il pratique le vélo au sein d'Horizons 38

RAMPONNEAU
Le nom de l'entreprise correspond à l'outil typique utilisé par le tapissier. Le ramponneau est une sorte de marteau.


Le Dauphiné Libéré - 06/04/14

Bernard Chapotat (*), chirurgien-dentiste, fondateur du "Rhône en fête"

Le Rhône en héritage


Bernard Chapotat a présenté dernièrement une conférence sur les bateliers du Rhône du néolithique à nos jours qui a fait salle comble au musée gallo-romain. Il a donc prévu de la présenter à nouveau le 5 juin à la salle des fêtes.
L'homme pressé. Il court, il court, Bernard Chapotat. "Ça me vient de mes grands-parents agriculteurs, À la campagne, il y a toujours quelque chose à faire et j'ai été éduqué dans l'idée que si on ne fait rien, on est fainéant."
De son cabinet dentaire dans l'immeuble Le Cristal à une conférence sur les bateliers du Rhône au musée gallo-romain, en passant par le nouveau centre d'art contemporain, il n'arrête jamais. Les yeux bleus perçants, la curiosité insatiable, le sourire chaleureux. " La vie m'amuse ", lance-t-il simplement.

"Lorsque j'étais enfant, le fleuve, on le voyait vivre"

Issu d'une vieille famille viennoise, il est le fils de Gabriel Chapotat, professeur au collègue Ponsard et archéologue qui fonda le centre archéologique de Vienne. Sa passion pour sa ville, il la tient sans doute de là, "Je ne suis jamais parti, à part pour mes études à Lyon." La ville mais aussi son fleuve. Lancez-le sur le Rhône et Bernard Chapotat devient intarissable.

"Lorsque j'étais enfant, avec mon père, j'allais souvent voir le Rhône. À l'époque, on le voyait vivre: il était calme les soirs d'été où le niveau était au plus bas, il devenait violent durant ses crues. Sa puissance nous fascinait, comme tous les Viennois."Un amour qui l'a conduit, bien des années plus tard, à lancer "le Rhône en fête". "J'avais assisté à une fête médiévale à Cagnes-sur-Mer avec ma jeune soeur et son époux qui est sénateur-maire là-bas. J'ai donc proposé aux maires de Vienne, Sainte-Colombe et Saint-Romain-en-Gal d'organiser un événement autour de notre fleuve bien aimé, avec Michèle Cédrin et Michèle Desestret. Plus de 60 associations ont participé durant trois ans et j'espère qu'on va arriver à la relancer."Sa jeunesse, Bernard Chapotat l'a passée rue Joseph Brenier, au-dessus du magasin de jouets de sa mère. Des études à Ponsard où il se lia avec l'écrivain Jacques-André Bertrand. Puis à Lyon en dentaire, il fréquentait alors Aivazian, Momège...

(*) Ancien élève de Ponsard

Durant ces années étudiantes, cette petite bande s'était illustrée en escaladant l'échafaudage mis en place pour réparer la cathédrale Saint-Maurice. "On avait fait sonner la plus grosse cloche à une heure avancée de la nuit. Ça avait fait beaucoup de bruit, au sens propre comme au sens figuré!"
Ancien " modeste " joueur de rugby, le Viennois a aussi co-fondé, il y a quelques années, les Kylsis Vienne avec quelques amis.
Chirurgien-dentiste renommé, membre du comité de soutien de Thierry Kovacs durant la campagne des municipales, il connaît " tout le monde en ville, ou presque ".
Et rien ne semble le lasser. La retraite ? "Tant que je me plais dans ce que je fais, je n y pense pas." Il aurait pourtant largement de quoi s'occuper. "J'aimerais bien faire un recueil des expressions viennoises. Mais pour l'instant, je n'ai pas le temps. "



Clémence LENA

Coup de coeur

"La ville de Vienne, qui s'embellit de jour en jour avec le plan lumière, le Trente et, dernièrement, la Halle des bouchers avec le centre d'art contemporain. Je suis toujours ébloui par la beauté de cette ville lorsqu'on arrive de Lyon."

Coup de gueule

"Je pense qu'il faut redonner vie à la rue Marchande, à la rue des Clercs et bien entendu aux berges du Rhône. J'espère que le nouveau maire Thierry Kovacs va nous apporter la solution. Je trouve aussi que c'est une aberration d'avoir l'autoroute qui traverse la ville. "

BIO EXPRESS

Bernard Chapotat est né en 1947 à Vienne. Il a fait sa scolarité au collège Ponsard puis à la faculté dentaire de Lyon. Il a mené des études de biologie humaine et est devenu assistant hospitalo-universitaire. Il a obtenu un diplôme d'enseignement et de recherche de neurophysiologie dans le laboratoire du professeur Jouvet. spécialiste du sommeil et du rêve au sein duquel un autre Viennois, Jean-Pierre Sastre, a brillé. Bernard Chapotat a ensuite ouvert un cabinet rue Joseph Brenier puis dans l'immeuble Le Cristal. Il est divorcé et a deux enfants. Il sera membre de la future association des Amis du centre d'art contemporain.

Retrouvez Bernard Chapotat en 5e à Ponsard (58-89)


Le Dauphiné Libéré - 20/04/14

Rencontre avec Jean-PauI Boyron (*), coprésident de I'AVSR Basket

Le collectif avant tout


Jean-PauI Boyron a débuté le basket à l'âge de 16 ans. Il est aujourd'hui l'organisateur, avec l'AVSR, du tournoi international.
Ses premières années sur le terrain de basket de la rue Victor-Hugo sont toujours dans sa mémoire. Jean-Paul Boyron n'a rien oublié de ses parties entre copains dans un stade qui n'en était pas vraiment un: "Ce qui m'importait, c'était de retrouver mes amis ", explique le président de l'AVSR. C'est d'ailleurs pour eux qu'il a laissé tomber le rugby qu'il pratiquait depuis l'âge de 8 ans: "Mon père était un amateur de ballon ovale et m'emmenait souvent au stade"

"Permettre aux gamins de vivre leur passion "

Le sport a toujours fait partie de la vie de Jean-Paul Boyron. Comme s'il était vital pour lui. Mais à bien l'écouter, on se demande si ce n'est pas plutôt le goût du collectif qu'il aime avant tout. Celui d'entraîner les autres à se surpasser, tout en respectant les règles: "Ce qui m'intéresse, c'est de permettre aux gamins de vivre leur passion. J'ai eu la chance, à leur âge, de croiser des bénévoles et des dirigeants qui faisaient des kilomètres pour nous emmener aux matches. Peu de parents avaient des voitures à l'époque ".

Et à 63 ans, Jean-Paul Boyron a le sentiment du devoir accompli: "Au sein du club, nous avons réussi à inculquer nos valeurs dans une société où la vie en groupe n'est pourtant pas très à la mode ", dit-il. Être à contre-courant d'un monde qui incite souvent à être le meilleur: "Le résultat n'est pas le plus important pour nous. On préfère perdre un match pour miser ensuite sur l'avenir ", explique le président du club. Une philosophie qu'il délivre aux jeunes qui rêvent souvent de grands championnats: "Je leur dis qu'il vaut mieux jouer dans une catégorie en dessous que d'être cloué sur le banc des remplaçants".
Et c'est pour eux qu'en 1998, lorsque le club déposa le bilan, que Jean-Pain Boyron a décidé de tout mettre en oeuvre pour le sauver: "On aurait pu partir vers des formations prestigieuses mais on a pensé aux gamins qui se retrouvaient sans rien". Avec seulement trois équipes dont le plus vieux joueur était âgé de 15 ans, il a décidé, avec son complice Pain Petennann, de mettre en pratique ce qu'ils appellent" l'esprit sportif".

Quinze ans plus tard, Jean-Paul Boyron est à la tête d'un club de 400 licenciés: "On a eu de l'ambition, on a eu raison ".L'ancien joueur semble ainsi toujours avoir été en quête d'un certain idéal. Comme lors de ses années professionnelles, au sein d'une grande banque, où il oeuvrait pour que le quotidien des salariés soit le meilleur possible. En tant que responsable du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), il participait notamment à l'élaboration des plans des nouvelles agences: "Les conditions de travail n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. La notion de rentabilité était bien moins importante ", regrette-t-il.
Le milieu bancaire n'a jamais été une vocation pour Jean-Pain Boyron: "il fallait bien trouver un boulot après la Fac ", dit-il en souriant. "Ça m'a au moins permis de travailler en équipe, ce que j'aime le plus ", conclut-il,

 

Clément BERTHET

(*) Ancien élève de Ponsard

Coup de coeur

Il est pour tous les bénévoles du milieu associatif. "Toutes ces personnes qui s'investissent pour donner aux jeunes l'envie de venir dans nos structures. En tant que dirigeant, c'est notre principale motivation que de voir ces sportifs heureux."

Coup de gueule

"Ce qui m'insupporte, en tant que président d'association, c'est la lourdeur administrative à cause de laquelle il faut tout le temps se bagarrer pour obtenir quelque chose. Cela n'encourage pas les gens à s'investir dans le milieu associatif,"

BIO EXPRESS

Jean-PauI Boyron est né 30avril1951 à Sainte-Colombe. Il réside à Saint Sorlin-de-Vienne. Il était employé de banque et est aujourd'hui à la retraite. Il débuté le sport au CS Vienne basket qui est devenu en 1977 le basket club Vienne Saint-Romain, La période la plus faste pour l'association puisqu'elle accède au championnat national. En 1998, le club dépose le bilan et Jean-Paul Boyron le reprend avec Paul Petermann. En juin 2011, une nouvelle entité est créée, l'AVSR, regroupant les clubs de Vienne-Sainl Romain et d'Ampuis. Jean Paul Boyron le copréside avec Yann Dervieux.

RetrouvezJean-Paul Boyron en Terminale à Ponsard (69-70)


Le Dauphiné Libéré - 08/06/14

Rencontre avec Didier Jolly (*), pharmacien devenu spécialiste du verre gallo-romain

La passion du verre


Didier Jolly : "Cette pièce, qui a été identifiée comme un biberon romain, est assez rare."

Comment devient-on spécialiste de la verrerie antique? À en croire Didier Jolly, c'est tout simple: "En 1975, pour faire un cadeau, j'ai voulu trouver quelque chose d'original. J'ai déniché chez un antiquaire lyonnais, à Stalingrad, un objet qui m'a semblé étrange, étonnant, attirant : un petit flacon de verre très ancien. C'était, je l'ai compris par la suite, un flacon d'athlète où le sportif mettait de l'huile pour se frictionner le corps. Un petit étranglement, à la base du col, faisait office de compte-gouttes et j'ai eu la confirmation de tout cela en voyant un jour une gravure étrusque. De par ma profession de pharmacien, j'étais habitué aux petits flacons de verre et je me suis pris au jeu... "

Il envisage de faire une thèse
Depuis, Didier Jolly est devenu fort compétent en la matière et il est intarissable, à propos de l'irisation spontanée qui se produit à la surface des flacons, que l'on dirait peints :

"C'est un phénomène naturel, dû au dépôt de sels métalliques contenus dans la terre, car la plupart de ces fioles ont été retrouvées enfouies."
De même, il peut identifier les flacons pour parfums, les balsamaires qui, comme leur nom l'indique, contenaient des baumes, des pots à onguents, des lacrymaux (de minuscules flacons pour recueillir des larmes). Pour ce qui est des techniques de fabrication, il explique: "Au début, on avait des verres tournés, puis est apparue la technique du verre soufflé avec des formes globulaires et progressivement des décors d'abord assez frustes, puis en "côtes de melon", en nid d'abeilles, peignées ou avec des fils de verre. Il est aujourd'hui incollable sur le sujet, confrontant ses idées avec des spécialistes et des experts.

(*) Ancien élève de Ponsard

Cette passion n'est pas née ex nihilo : "Quand on est Viennois, on est obligé de s'intéresser à l'histoire et à l'archéologie, à plus forte raison quand on a eu des professeurs de la qualité de Gabriel Chapotat, de Félix Rivet, Jean Valdenaire ou François Renaud!"
Diclier Jolly n'aime pas faire étalage de son savoir. Pourtant il envisage de faire, dans les mois qui viennent, une thèse de pharmacie sur les pots pharmaceutiques en verre depuis l'Antiquité. Une façon de réaliser une synthèse entre sa passion, ses études, sa profession et son insatiable curiosité intellectuelle.

 


JeanYves ESTRE

 

Coup de coeur

"C'est à coup sûr la qualité de l'enseignement, notamment pour l'histoire, que nous avons reçu au lycée Ponsard. Les cours de ces professeurs m'ont passionné et amené à les suivre dans leur intérêt pour l'histoire locale et l'archéologie viennoise."

Coup de gueule

"Nous avons à Vienne un des plus beaux patrimoines qui soit, mais ces richesses historiques ne sont pas toujour reconnues hors de la ville. J'en ai la preuve lorsque je fais visiter la ville à des amis venus d'ailleurs. Heureusement, cela commence à changer!"

BIO EXPRESS

Né en 1946 à Sainte-Colombe, "comme la plupart des Viennois" fait remarquer, Didier Jolly est issu d'une famille d'Estressin (son père était responsable des achats chez Pascal-Valluit). Il a fait ses études à l'institution Bon Accueil puis à Ponsard, à l'époque lycée, avant la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon.
Installé à Saint-Félicien (Ardèche), il a tenu de 1987 à 1991 une pharmacie à Givors avant de redevenir pleinement viennois. Avec son épouse Marie-Françoise, kinésithérapeute, il a trois fils et trois petits-enfants.

LE VERRE ANTIQUE

" A l'époque romaine, fait remarquer Didier Jolly, le verre n'était pas fabriqué sur place. On faisait du côté d'Israel d'énormes dalles pesant entre huit et douze tonnes, puis on cassait ce verre en petits morceaux afin de pouvoir le transporter en Europe, jusqu'aux ateliers d'artisans, où il était refondu puis façonné. On a retrouvé des cristaux et des morceaux de verre concassé dans des épaves de galères qui assuraient transport du verre, notamment au large de l'archipel des Embiez, dans le Var."

Retrouvez Didier Jolly en 4e à Ponsard (60-61)


Le Dauphiné Libéré - 22/06/14

Rencontre avec Brigitte Gangloff (*), artiste mosaïste

Les goûts et les couleurs


Brigitte Gangloff réalise des tables, des miroirs, des décorations murales en mosaïque... Elle a désormais un peu moins de temps pour la peinture sur porcelaine, à l'origine de sa passion.

Brigitte Gangloff réalise chaque jour le petit plaisir que chacun a rêvé d'accomplir: casser de la vaisselle. On est loin de l'assiette qui vole à travers la pièce pendant une dispute ou du verre de la grande tante qu'on échappe volontairement. Brigitte Gangloff casse de la vaisselle de manière méticuleuse. Avec une pince.
Elle sélectionne les fragments qui participeront à l'oeuvre qu'elle crée : miroir, plateau de table ou décoration murale. Morceau après morceau, le puzzle s'assemble. Jusqu'à créer une mosaïque lumineuse. Parmi ses clients, elle compte depuis quelques années Jean-Paul Lacombe (propriétaire de Léon de Lyon) ou Paul Bocuse, Elle confectionne pour leurs restaurants des décorations murales avec leur propre vaisselle,

"Je me suis dit :
je tente le coup"

Dans sa boutique de la rue Jean-Jacques Rousseau, elle a des caisses remplies de vaisselle cassée, classée par couleurs. "Je suis très bien organisée, sinon je ne m'en sortirais pas."

Pour une table, elle peut utiliser plusieurs centaines de bouts de verre. "Beaucoup de mes clients ou de mes voisins m'apportent de la vaisselle qu'ils veulent jeter, explique-t-elle. C'est une manière de recycler." Dans une boîte, elle garde les signatures de vaisselle pour en faire des plateaux de table. Plutôt que d'expliquer son amour des arts de la table, Brigitte Gangloff préfère montrer : l'esquisse à la gouache, le dessin sur le support, la vaisselle qu'elle brise avec des pinces, la pâte à verre et le ciment-colle qu'elle utilise, le ponçage pour finir. Un travail de création tout en finesse. C'est par la peinture sur porcelaine que Brigitte Gangloff a commencé ses créations. Après un baccalauréat gestion, elle part à Lyon suivre une formation sur le sujet. Contre l'avis de ses parents : "A l'époque, ce n'est pas une formation où on allait gagner sa vie."C'est pourtant son père qui lui transmet la fibre artistique: "Au-delà de son boulot de plâtrier-peintre, il était décorateur. J'adorais aller dans son atelier, sentir l'essence de térébenthine," Elle ne va pas plus loin et n'intègre pas une école d'art, l'un de ses regrets.

Elle travaille alors chez un graveur où elle reste salariée pendant une quinzaine d'années. C'est un licenciement qui crée le déclic "Ça m'a forcée à me lancer. Je me suis dit: "Je tente le coup"." Elle commence par vendre ses oeuvres dans une boutique à Saint-Romain-en-Gal avec une amie
brocanteuse.
En 2003, elle ouvre son atelier et son magasin dans l'ancien entrepôt de son père rue Jean-Jacques Rousseau. Elle travaille sans compter ses heures. Et ça marche. Le bouche à oreille fait le reste et désormais Brigitte Gangloff a pignon sur rue avec un carnet de commandes rempli. "Les commandes m'apportent beaucoup puisqu'il y a des contraintes supplémentaires qu'il faut dépasser. C'est un travail de patience." Bngitte Gangloff n'a pas fini de casser de la vaisselle.


Edith RIVOIRE


(*) Ancienne élève de Ponsard

Coup de coeur

Il va à l'oeuvre de Claude Viallat en hommage à Michel Servet, installée place Saint-Paul. "C'est une oeuvre que j'aime, qui est gaie et colorée. C'est la couleur qui m'attire. En plus, elle est bien mise en valeur devant la cathédrale."

Coup de gueule

"Bien souvent, le travail manuel n'est pas proposé aux enfants. C'est important pour éveiller la création chez eux. Il faut leur donner le matériel pour: des crayons, de la colle, des ciseaux,.. Pour qu'ils aient matière à créer. "

BIO EXPRESS

Brigitte Gangloff, de son nom de jeune fille Rivoire est née en 1957, à Vienne.
Elle a grandi rue du Rhône, était collégienne à Ponsard puis lycéenne à Saint-Romain-en-Gal. Elle est mariée avec l'artiste peintre Pierre Gangloff. Ils ont deux filles. Elle a ouvert son atelier-boutique en 2003.

INSPIRATIONS

Son inspiration vient clairement de l'architecte catalan Gaudi mais aussi des mosaïques romaine.

DES COURS ?

Brigitte Gangloff est sollicitée pour enseigner technique de la mosaïque. "Je n'ai pas le temps de donner des cours. Plus tard, peut-être… "


Le Dauphiné Libéré - 22/06/14

Rencontre avec Michel Sottet, ancien principal de Ponsard et collectionneur d'art

L'homme aux deux visages


L'ancien principal du collège Ponsard a toujours été attiré par l'art. Au fil des ans Michel Sottet a ammassé des centaines d'oeuvres qui ornent les murs de sa maison.

 

Les deux passions de Michel Sottet n'ont, a priori, rien en commun. D'un côté l'éducation, de l'autre l'art. fia pourtant réussi à mêler les deux, pour son plus grand plaisir et celui de ceux avec qui il les partage.
"Je ne sais pas d'où vient cette passion pour l'art mais j'ai toujours été attiré par la lecture, poésie,... Ma sensibilité me portait vers ça". Michel Sottet, 76 ans, vit aujourd'hui au milieu des centaines d'oeuvres qui composent sa collection. Installé à SaintGeorges-d'Espéranche, l'ancien professeur a tapissé les murs de sa maison d'oeuvres, accumulées au fil des ans, d'artistes qui sont devenus des amis. "Je les aime tous, il y a le coup de coeur que j'ai pour leur travail et il faut que j 'ai un contact. La plupart du temps, il s'établit très très bien. Ça, c'est nécessaire car je ne pourrais pas collectionner un artiste avec lequel je n'aurai pas d'affinité. Je ne collectionne pas pour la plus value mais pour moi".
Dans une autre vie, Michel Sottet aurait pu, lui-même, embrasser cette carrière d'artiste. S'il s'envisage un temps céramiste, l'homme se dit "trop rationnel ". "J'ai travaillé un peu chez un potier mais ce n'était pas réaliste, il fallait nourrir la famille".

Un ancien cancre devenu professeur de philosophie.

De retour de son service militaire en Algérie, l'ancien "cancre" qui a décroché son bac à 21 ans, se tourne vers le monde de l'éducation, presque contre toute attente...

"Quand j'étais prof et principal, il ne fallait pas me raconter d'histoire, j'avais déjà tout
fait. Je n'étais pas bon élève. On était toute une bande de copains, on ne faisait rien à l'école mais pourtant tout le monde s'en est sorti" se souvient-il. Ildevient surveillant au lycée de Tournon puis, très vite, arrive dans le Nord-Isère. "L'école c'est une vraie passion pour moi, je m'y suis beaucoup investi. Et je conserve de supers souvenirs des années où j'ai dirigé un établissement même si j'ai toujours été dans des établissements dits difficiles".
il prend son premier poste en 1975, à Villefontaine. "La ville nouvelle n'existait qu'autour du collège..." ll sera ensuite principal de deux autres collèges là-bas avant son arrivée à Ponsard où il restera pendant onze ans, jusqu'à la fin des travaux. "On a
fait des choses totalement inhabituelles dans l'institution Éducation nationale.

J'ai toujours fait à peu près ce que je voulais. Je suis de ceux qui disent qu'on a infiniment de liberté, il suffit de la prendre". Parmi ses fiertés, le fait d'avoir monté un système pour permettre aux élèves de Segpa de passer un CAP. Mais ce qui a lié son nom à l'établissement viennois, c'est d'avoir fait rentrer l'art au collège. "Contrairement à ce qu'on pense, ce n'était pas le principal. Pour moi, Ponsard qui était en ZEP, qui était un établissement prestigieux dans le passé, et mon objectif était d'en faire un pôle d'excellence dans tous les domaines". Il met en place des expositions d'art contemporain "pour donner le meilleur aux élèves et faire revenir les Viennois pour casser cette mauvaise réputation injustifiée". Aujourd'hui, l'établissement possède près de 400 oeuvres et a vu passer les plus grands artistes.
À l'heure de la retraite, l'ancien principal a ouvert une galerie qu'il gardera sept ans. "Je ne me voyais pas aller jouer aux boules, les doigts de pieds en éventail". L'aventure tournera court. "Cela n'intéressait qu'un noyau de gens. Mais je n'ai pas de regret, je suis très positif". Aujourd'hui, Michel Sottet a opté pour l'édition. De livres d'art évidemment. "Je le fais pour le plaisir. J'y attache beaucoup d'importance"

Albane POMMEREAU

Coup de coeur

"Qu'il y ait des choses qui restent pérennes, Mozart, la proximité de mes amis artistes. Je suis très content de l'oeuvre de Claude Viallat près de la cathédrale Saint-Maurice, c'est bien que cela ait été fait. Tout comme "L'envers du jardin", l'oeuvre de Krijn de Koning square Vassy."

Coup de gueule

"Il y a de plus en plus de misère dans le monde et donc de plus en plus de violence, qu'elle soit collective ou individuelle. Tout ça est lié à l'avancement de la pauvreté. Et, dans un autre registre, que la gauche ait perdu les municipales à Vienne."

BIO EXPRESS

Michel Sottet est né le 23 mars 1938 à Fès, au Maroc, où son père, dans la légion étrangère était alors basé. Il revient en France à l'âge de 3-4 ans, à Chanos-Curson, dans la Drôme. Elève au lycée de Tournon il y pratique le rugby. Il a quatre frères et soeurs. Marié à Chantal, professeur de lettres classiques, ils ont eu deux fils. Après ses études de philosophie, il exercé comme professeur à Annonay, CPE au lycée de Saint-Romain-en-Gal avant de devenir principal dans trois collèges à Villefontaine puis au collège Ponsard.

UNE TRENTAINE D'OEUVRES EXPOSEES

Michel Sottet a prêté une trentaine d'oeuvres de sa collection pour la 2e Biennale du dessin qui se tient à la Grange Chevrotière d'Artas jusqu'au 31 août.


Le Dauphiné Libéré - 02/11/14

Robert Chaudier(*), ancien maire de Villette-de-Vienne et vice-président de ViennAgglo

Un attachement à sa terre


Depuis qu'il a quitté " sa mairie", Robert Chaudier profite d'une retraite bien méritée dans sa maison de Vilette de Vienne.

"Je suis un type qui a toujours bougé" La confidence n'étonnera pas ceux qui connaissent Robert Chaudier. L'homme balade sa silhouette d'ancien rugbyman dans le pays viennois depuis toujours. Un attachement viscéral le lie à la terre de son enfance. Celle que cultivaient ses quatre grands-parents et son oncle. "Je ne peux pas m'éloigner plus de huit jours sinon mon clocher me manque... Même maintenant ".

L'amour du sport

Enfant, le fils de commerçants était déjà très actif, "J'ai toujours eu l'amour du sport. Je faisais de la pétanque et du rugby". Le troisième ligne côtoie à l'époque Jacky Bouquet et les gloires du CS Vienne. "J'ai joué jusqu'en équipe réserve mais j'étais trop petit pour continuer, je n'avais plus ma place". Plus tard, il tâtera aussi du ballon rond au club de Oytier-Saint-Oblas, plutôt par amitié pour d'anciens camarades de classe. Car déjà à l'époque, sa carrière ne lui laisse que peu de temps libre. Inspecteur dans une mutuelle, il parcourt la région pendant 23 ans. "J'aimais beaucoup mon entreprise, mon métier m'a passionné ".Plus jeune pourtant, il se destinait à une autre carrière. "J'étais l'un des seuls garçons au collège moderne de Vienne... Je voulais rentrer dans l'administration mais il fallait avoir 18 ans.

Ma vie a chàngé quand j'en ai eu 17. J'ai trouvé un emploi de bureau, comme métreur au cabinet Delorme". Une première expérience professionnelle qu'il poursuivra ensuite avec une "célébrité viennoise: André Trabet ", jusqu'en 1979.

"La politique m'a toujours plu"

Dix ans plus tard, sa vie prend un nouveau tournant lorsqu'il est élu conseiller municipal. Il le restera pendant douze ans. "En 2001, les élus m'ont demandé si je voulais être maire mais du fait de ma profession prenante, j'avais peur de ne pas y arriver. Et puis j'ai eu l'opportunité de négocier mon départ en 2002 ", explique-t-il. Un signe du destin qui lui permet d'embrasser la fonction comme on prend une vocation. "On vit pour son village, il faut tout faire. Mais la politique m'a toujours plu, j'aurai même aimé être conseiller général ", glisse-t-il.
Élu à ViennAgglo, son attachement à la terre et sa proximité avec le monde agricole en feront un candidat tout trouvé pour le poste de vice-président en charge de l'agriculture et de l'environnement. Attiré par le contact, l'élu cultive la proximité. "Je préférais aller chez les gens que de les recevoir dans mon bureau".


L'avenue des anciens maires

Une vie bien remplie qui a laissé des traces. "Mon fils m a dit qu'il ne m'avait pas beaucoup vu quand il était petit... Ce sont des choses qui marquent". Conscient d'avoir manqué une partie de sa vie familiale, le sexagénaire ne veut plus avoir de regrets et se consacre désormais à son petit-fils "mon bonheur, ce qui nourrit mon esprit".
"Je ne voulais pas faire comme Molière... J'avais fait deux mandats et réalisé tous les projets". À 67 ans Robert Chaudier a donc refermé le chapitre de son engagement politique. Un peu trop vite? "Ma passion c'était ça, je n'ai pas pu le reporter sur autre chose Pour l'instant je suis bien à ne rien faire mais la transition est difficile, je n'avais peut-être pas assez préparé ma retraite. Je suis coincé." En attendant de décider de son prochain mouvement, Robert Chaudier savoure l'anecdote: ses voisins sur le chemin des Vernes sont ses deux prédécesseurs à la mairie. Une rue qu'il verrait bien rebaptiser "avenue des anciens maires".



Albane POMMEREAU

(*) Ancien élève de Ponsard

Coup de coeur

"Il va à ma fonction d'élu, notamment à Vienne Agglo pour le travail que j'ai réalisé sur l'ambroisie. Je me mis battu pendant de longues années pour faire avancer es choses et j'en tire un peu d'orgueil car le territoire a ensuite été pris pour exemple. Je me félicite d'avoir pu booster un peu l'agglo, même si ce n'était pas évident ".

Coup de gueule

""Je n e supporte pas les incivilités. Et maintenant que je ne suis plus élu, je ne peux plus rien y faire, Avant, je pouvais agir en tant que maire. J'ai l'impression qu'il y a trop de laisser-aller. Moi j'ai toujours gardé cet esprit de base, issu de mon éducation ".,

BIO EXPRESS

Robert Chaudier est né le 29 mars 1947 à Vienne. Originaire de Villette-deVienne du côté maternel e de Luzinay du côté de son père, il est l'aîné d'une fratrie de trois. Ses parent ont tenu la charcuterie rue Boson jusqu'au décès de son père en 1961. Il a été élève à Luzinay puis on pension à Pélussin. "La bonne éducation que j'ai reçue vient de là, à la mort de mon père j'aurai pu mal tourner vu mes fréquentations mais cela m'a empêché de faire des bêtises". Il fréquentera ensuite le collège Ponsard. Retraité depuis 2002, il a épousé Élisabeth en seconde noce. Il est très fier de ses deux enfants, Delphine et Martin (footballeur " à mon grand désespoir" plaisante-t-il, et de son petit-fils, Joanny, âgé de 14 mois.

Retrouvez Michel Chaudier en1ère à Ponsard (64-65)


Le Dauphiné Libéré - 14/12/14

Rencontre avec Serge Paloyan(*), chef d'orchestre, musicien et compositeur

Le sculpteur de sons


C'est sur cette pierre, au Théâtre antique, que Serge Paloyan a eu la révélation pour la musique, lors d'une représentation de Carmen.

Celle pierre, il ne l'a jamais oubliée, Comme si elle était devenue unique au milieu des milliers d'autres qui composent le Théâtre antique. Près de la fosse de l'orchestre, c'est ici, à l'âge de 13 ans, que Serge Paloyan a su qu'il deviendrait chef d'orchestre: "Je me rappellerai toute ma vie de celle représentation de Carmen, dit-il. Ce fut pour moi un véritable moment d'émotion que de voir cet opéra. "
D'autant que sa présence dans les gradins était due au hasard: "Les femmes de la troupe avaient eu des problèmes avec leurs talons qui s'étaient cassés sur les pierres du Théâtre. Mon père, alors cordonnier, avait eu droit à des entrées en échange de la réparation des chaussures."

" Il faut savoir faire respirer tout le monde en même temps"

Le jeune Serge Paloyan apprenait déjà le piano depuis quelques années et s'entraînait même à diriger la cinquième symphonie de Beethoven avec, les aiguilles à tricoter de sa mère: "A l'époque, je croyais qu'il fallait deux baguettes ", se souvient-il avec le sourire.

Cinquante ans plus tard, à Sanary-sur-Mer, il se retrouva devant le public pour réaliser ce rêve. Son enfance, rue des Célestes, à quelques mètres du Théâtre antique, était sûrement un présage. il se rendait régulièrement chez la boulangère, Suzanne Richier qui était également professeur: "Elle a fait partie de ces femmes qui vous transmettent un véritable amour de la musique. " Car pour Serge Paloyan, la lecture d'une partihon et la note juste ne suffisent pas à bâtir une carrière: "Il faut savoir maîtriser l'intensité pour obtenir une certaine émotion et devenir un sculpteur de sons", lance-t-il.
Ce n'est pas sur les bancs de l'école, dont il a été viré au lycée, qu'il a appris cette virtuosité mais au gré de ses expériences, de ses succès, mais aussi de ses échecs: "Je suis parfois arrivé avec mon idéal qui était en incohérence avec l'enseignement artistique ", dit-il. Serge Paloyan a en effet toujours souhaité conserver une certaine liberté quitte à déplaire : "La culture doit permettre l'échange d'idées. C'est celle philosophie humaniste qui m'intéresse, pas la politique."

(*) Ancien élève de Ponsard

Il préfère d'ailleurs le travail aux longs discours : "Je ne supporte pas la faiblesse, d'autant plus chez moi." Une assiduité et de nombreuses heures de piano qui lui ont permis de diriger de grands orchestre à travers le monde entier malgré les craintes de sa mère: "Quand j'ai été viré du lycée, elle m'a conseillé d'aller à l'usine car selon elle, la musique n'était pas un métier", se souvient-il. D'ailleurs, pour lui, être chef d'orchestre ne s'apprend pas uniquement à l'école: "Il y a quelque chose d'inné, dit-il. C'est un travail physique qui demande de la concentration et une autorité intelligente face à un collectif", estime l'artiste. "il faut savoir faire respirer tout le monde en même temps."
Une énergie qu'il veut mettre au service d'un opéra au Théâtre antique à l'été 2015. Qu'il travaille en Ukraine, en Italie ou en Pologne, c'est en effet toujours à Vienne qu'il revient "Il faut avoir des ambitions pour celle ville ", dit-il. Une manière de ne pas garder jalousement son carnet d'adresses mais d'en faire profiter les autres.

Clément BERTHET

Coup de coeur

"La campagne viennoise est absolument magnifique. J'aime me promener au bord des rivières car ça me rappelle mon enfance lorsque j'allais pêcher et ramasser des champignons dans les bois. J'adore également la ville de Vienne et son patrimoine."

Coup de gueule

"Je suis scandalisé par l'enseignement qui est pratiqué à l'école de musique de Vienne et d'une façon générale dans les établissements français. J'ai pu assister à des auditions et le niveau est très bas. On construit de beaux bâtiments mais on ne se préoccupe pas du contenu des cours."

BIO EXPRESS

Serge Paloyan est né à Vienne le 6 mai 1950. Il débute le piano à 5 ans puis la trompette à l'école de musique en 1960. Il est admis au Conservatoire de Lyon en trompette en 1966. De 1973 à 1980, il occupe le poste de trombone basse à l'Opéra de Lyon puis de trombone solo au Théâtre de l'Odéon à Marseille de 2000 à 2008. Il crée l'école de musique de Grigny en 1975. En mars 1980, il est nommé directeur de l'école de La Ciotat. En 1997 il est muté à l'École nationale de musique de Toulon. En 2004, il prend la direction du chœur de l'Ensemble musical méditerranéen et, en 2009, il est chargé de la direction du jeune orchestre symphonique du Conservatoire de Lyon.

Retrouvez Serge Paloyan en seconde à Ponsard (67-68)


Le Dauphiné Libéré - 21/12/14

Rencontre avec Monique Mulpy(*), présidente d'Amitié à Notre-Dame-de-I'IsIe

Au bonheur des autres


" Je pense qu'être bénévole, on l'a au fond de soi ", souligne Monique MuIpy, qui oeuvre au sein d'associations depuis près de 40 ans.

Les autres avant tout. Monique Mulpy a 70 ans. Cheveux courts blancs. Petites lunettes. Une infinie gentillesse et ce qu'il faut de fermeté. "J'avance, je suis un peu meneuse", sourit-elle. Avec un coeur gros comme ça. Tellement gros qu'elle est bénévole depuis près de 40 ans. "Je pense qu'être bénévole, on l'a au fond de soi, On m'a toujours dit que ma grand-mère paternelle aurait donné sa chemise, peut-être que j'ai hérité du gêne."
Monique Mulpy a d'abord oeuvré à la Légion viennoise, société de gymnastique. Puis à l'association Amitié à Notre-Dame-de-l'Isle qui s'occupe du mieux-être des résidents de la maison de retraite du même nom. Elle en est la présidente depuis 2000. "En 1996, la marraine de notre fils est rentrée dans cet établissement. Le président de l'association nous a demandé de les aider".

On ne fait pas tout ça si on ne rencontre pas des gens formidables"

Ni une ni deux, Monique et son mari, Jean, s'engagent. Un coup de coeur.

"On est une petite famille, J'ai touours vécu avec mes grands-parents et mes parents. il faut aimer les personnes âgées." Et ne pas compter son temps. Repas dansant, kermesse, vide-greniers, arbre de Noël, animations musicales... L'association multiplie les festivités. "Mais le simple fait de rencontrer ces gens, de leur parler, c'est déjà énorme, souligne Monique Mulpy. J'aurais aimé développer un atelier mémoire. La plupart sont des Viennois qui ont connu énormément de choses. C'est une mémoire vivante qui s'en va sur Vienne."
Et sa ville, elle l'aime. Elle y est née en 1944 et ne l'a jamais quittée. "Je suis la quatrième génération, mes arrière-grands-parents étaient les propriétaires du petit kiosque en bas du cours Brillier." Son mari également. Lui, c'est son binôme : " Je n'aurais jamais pu faire tout ça sans lui, on est deux."Et même plus : "On ne fait pas tout ça si on ne rencontre pas des gens formidables qui nous mettent le pied à l'étrier, qui nous poussent dans nos retranchements."

(*) Ancienne élève de Ponsard "

Elle garde un souvenir ému des bénévoles qu'elle a croisés. Et bien sûr des résidents de la maison de retraite. Comme cet ancien colonel qui lui a permis d'obtenir l'insigne de chevalier de l'ordre du mérite en 2010. "Il a fait toutes les démarches. Malheureusement, il n'a pas pu venir à la cérémonie car il était à la fin de sa vie. Quand je suis allée lui montrer la médaille, il m'a dit: 'J'ai fini mon parcours' ", raconte Monique Mulpy, très émue. Son engagement lui apporte aussi beaucoup. "Quand vous entrez dans une salle où les gens sont dans leur monde et qu'en leur parlant, vous arrivez à décrocher un sourire, vous avez tout gagné. "
Depuis quelques mois, l'active bénévole a pris un peu de recul pour des raisons personnelles. "Mais je vais garder la présidence car il n y a personne pour prendre la suite, regrette-t-elle. De toute façon, c'est de plus en plus difficile, il n'y a pas de relève. Mais même si l'association dispataît, on continuera à rendre visite aux résidents de Notre-Dame-del'Isle, "


Clémence LENA

Coup de coeur"

"Les gens qui de près ou de loin aident les autres. Actuellement à Vienne, on développe vraiment quelque chose de bien, on prend conscience qu'il y a une population vieillissante qu'il faut soutenir. Il faut prendre en compte tous ces gens qui ont des choses à dire."

Coup de gueule

"Je trouve vraiment dommage que l'on ait perdu toutes ces notions de famille, d'entraide. C'est quelque chose qui nous donnait une ligne de vie mais cela n'existe plus chez les jeunes générations. Les temps changent."

BIO EXPRESS

Monique Nugue, est née le 13octobre 1944 à Vienne. Après une scolarité à l'école Victor-Hugo, l'école Saint-Benoît puis le collège Ponsard, elle a passé un diplôme de secrétariat. Elle a ensuite travaillé durant quatre ans dans une entreprise de transports. Elle s'est mariée en 1964 avec Jean Mulpy, avec lequel elle a eu un enfant, Franck. Elle s'est alors arrêtée de travailler et a aidé ses parents dans leur propriété agricole. Elle a été bénévole à la Légion viennoise (société de gymnastique) à partir de 1974 puis secrétaire de 1978 à 1996. Elle est bénévole de l'association Amitié à Notre-Dame-de l'lsle depuis 1996 et présidente depuis 2000.