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Le Dauphiné Libéré - 28/01/16 

Portes ouvertes : à quoi ça sert ?

Les collèges et lycées commencent la saison de présentation de leurs établissements


Le ballet des portes ouvertes dans les établissements scolaires a déjà commencé. De novembre jusqu'à avril, collèges, lycées et formations post-bac voient défiler un flot de parents indécis et d'élèves sûrs d'eux. Ou l'inverse. Mais à quoi servent les portes -ouvertes ?
Réponse consensuelle de tous les établissements de Vienne interrogés : les portes ouvertes permettent de faire découvrir l'établissement et ses formations. "Les gens sont déjà très informés via Internet mais la rencontre physique est indispensable. Chaque année, nous avons quelques jeunes en BTS qui décrochent au bout de deux mois parce qu'ils se rendent compte que ce n'est pas du tout ce qu'ils attendaient. La porte ouverte permet d'éviter de se tromper", selon Geneviève Charbit, gestionnaire du lycée Agrotec.
Pour les établissements publics de secteur, elles sont l'occasion de se rendre compte de l'offre proposée et tout simplement de se repérer dans l'établissement.
C'est le cas du lycée Ella Fitzgerald et de ses 1960 élèves "Le site est très étendu, observe Stéphane Reynaud, proviseur adjoint. Ça peut rassurer le jeune de voir les pôles disciplinaires. La visite permet de découvrir l'établissement et d'apporter du concret. De notre côté, cela nous permet de connaître les attentes pour les élèves."

" Le choix de la date est très stratégique "

À Saint-Charles, on confirme un vrai intérêt pour cette journée "Depuis 2012, nous avons de plus en plus de visites, de l'ordre de 20 % en plus chaque année. Il y a eu 650 visites comptabilisées en 2015.

Cela reste toutefois une journée importante pour prendre rendez-vous aux entrées de niveau." Là est la question : est-ce que les portes ouvertes ont vocation à faire du recrutement ? Au collège Ponsard, c'est une position qu'on assume. L'établissement a d'ailleurs avancé il y a quelques années sa date de porte ouverte au mois de novembre. Clairement pour "être avant" Saint-Charles, logée à la même adresse " Les inscriptions dans le privé commencent dès le mois de janvier. il y a une concurrence, c'est vrai. Nous voulons surtout que les parents aient le choix entre le privé et le public ", estime la principale Geneviève Tourtet. Le choix de la date est au final très réfléchi : " Nous avons choisi début mars car l'orientation est beaucoup plus importante à cette époque pour les collégiens. Et les post-bac approfondissent leur projet d'orientation, explique Khalid Salihi, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques de Galilée. Le choix de la date est très stratégique. "D'autant plus que les parents s'y prennent de plus en plus tôt pour l'orientation de leur progéniture.
C'est un phénomène que nous observons depuis quelque temps, explique-t-on à l'institution Robin. Lors des portes ouvertes, nous accueillons désormais des élèves de CM1 pour l'entrée en 6e et des élèves de 4e pour l'entrée en seconde."

Édith RIVOIRE

"Nous voulons surtout que les parents aient le choix entre le privé et le public"
Geneviève Tourtet, Principale du collège Ponsard

Le Dauphiné Libéré - 19/07/16 

Une " coéducation" souhaitée

Le collège Ponsard avait invité les parents d'élèves
à un apéro-concert


Une cinquantaine de parents et enseignants se sont retrouvés autour d'un verre. Une réussite mitigée quand on sait que le collège accueille près de 800 enfants. Photo Le DL

C'est la première fois qu une telle initiative est organisée au collège Ponsard. Le traditionnel pot de fin d'année de l'équipe pédagogique a ouvert ses portes aux parents d'élèves. L'occasion de créer du lien en faisant venir les parents en dehors des. convocations officielles. Car le constat que font, depuis ce début d'année, enseignants, direction et élus au conseil d'administration, est sans appel. " On s'est posé cette question : est-ce que la communauté éducative existe ? Est-ce que le lien entre l'éducation nationale et l'éducation familiale existe ? il est clair que non" , déclare Alexandre Majewski, professeur d'EPS mais aussi délégué syndical des professeurs. "Il existe un trop gros fossé entre les valeurs éducatives transmises ici et celles que transmet l'environnement familial" poursuit-il.

Rencontrer les parents n'a jamais été aussi difficile

À qui la faute? À personne ou plutôt à tout le monde. Pour l'équipe pédagogique, il y a une crise de l'éducation comme il y a une crise dans notre société. "Le collège est un reflet de la société d'aujourd'hui, ici plus qu'ailleurs, en établissement REP (réseau d'éducation prioritaire), nous ressentons la crise sociale dans laquelle nous sommes", commente Geneviève Tourtet, la principale du collège.
Avec 768 élèves, une baisse des subventions et une réforme des collèges à préparer, le début d'année a été un des plus difficiles à Ponsard.

Avec une hausse certaine des conseils de discipline. Heureusement, le personnel éducatif a su réagir à temps et redresser la situation au troisième trimestre.
Les éducateurs sont plus que jamais unis autour d'un seul objectif : la coéducation. "On ne peut pas tout faire seul. On a besoin de l'appui des acteurs sociaux et associatifs de la région. Et surtout des parents", souligne M. Soukrati, conseiller principal d'éducation.
Car rencontrer les parents en dehors d'un environnement de sanctions où de convocations pour les bulletins n'est pas chose aisée. "La plupart des classes n'ont pas de représentant des parents d'élèves pour les conseils de classe, si bien que certains parents enchaînent quatre conseils pour des classes dans lesquelles leurs enfants ne sont même pas. Il y a une vraie difficulté à créer du lien avec les familles. On dit souvent que ce sont les élèves qui n'arrivent pas à franchir le pas après la primaire, mais ce sont bien les parents qui ont le plus de mal",indique Ivan Chardon, secrétaire du bureau FCPE (fédération des conseils de parents d'élèves) du collège.
Plusieurs causes à cela: une certaine appréhension, des modes de communication qui changent, "surtout avec l'arrivée du numérique, qui est, semble-t-il un vrai frein pour les familles les plus modestes. Tout cela mène à ce que les parents ne voient pas leurs enfants sous l'angle de la réussite". Une situation auquel le collège s'efforce de remédier, en préparant, encore plus en amont, la rentrée prochaine.

LE CHIFFRE : 768
C'est le nombre d'élèves au collège Ponsard, qui est classé en REP. Un statut qui lui permet un suivi personnalisé des enfants, avec notamment des classes ne dépassant pas 25 élèves, des classes bilangues dès la sixième et une multitudes d'activités sportives et culturelles.