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Robert Combas, Philippe Favier, Olivier Debré, Salvador Dali, Patrice Giorda, Jacques Truphemus, Vincent Gontier... Si vous n'êtes pas amateur d'art contemporain, ces noms ne vous disent peut-être rien (excepté sans doute Dali...). Tous ces artistes sont pourtant d'envergure nationale ou internationale et ont en commun d'avoir au moins une œuvre en permanence au
collège Ponsard à Vienne !
Des générations d'élèves les ont côtoyés dans les salles de classe, dans la cour, à la cantine... Avec 301 peintures, dessins, estampes ou sculptures pour 715 élèves, l'établissement situé en zone d'éducation prioritaire, est un vrai musée... et c'est unique en France !
L'initiative revient à Michel Sottet, principal du collège de 1987 à 1999. Soucieux de redorer l'image du collège et d'en faire un "pôle d'excellence", ce passionné d'art avait mobilisé son réseau d'artistes pour organiser des expositions, avec un projet pédagogique ambitieux : "Je voulais que les élèves se confrontent aux œuvres des plus grands. Qu'ils les côtoient au au quotidien", dit-il.

UNE FIERTÉ POUR LES ÉLÈVES ET LES ENSElGNANTS

De 1990 à 2005, un fonds exceptionnel d'artistes de la seconde moitié du XX“ siècle est
ainsi constitué — certains avec le budget du collège, d'autres offerts par les artistes ou à l’aide de mécènes locaux. Des vernissages avec plus de 400 personnes sont organisés, des visites au Musée d'art contemporain de Lyon, qui travaille avec les élèves."C'était une fierté pour les professeurs et les jeunes", se souvient Michel Sottet.

La collection ne fait pas simplement partie des meubles : elle est intégrée à l'enseignement. "Les élèves de 3" notamment doivent présenter une œuvre à l'oral du brevet. Et ceux de 4e et de 5e travaillent actuellement sur les cartels de présentation avec le Département", détaille la principale, Geneviève Tourtet.
Avec le transfert de cette collection prestigieuse au Département de l'Isère, celle-ci sera préservée et valorisée sur le long terme. Sabine Gely, chargée de mission du Département à Vienne et Laurence Nesme, directrice du musée Hébert en seront les “gar-
diennes", avec la volonté de la faire vivre au quotidien... et l'espoir de continuer à la développer!

Par Véronique Granger 

Une première pour le collège Ponsard qui lance un projet Erasmus sur trois ans. Un échange avec quatre pays : la Lettonie, la République Tchèque, l'Italie et l'Espagne, mais pas que..
Le projet se veut aussi multiculturel en interne. il n'y aura pas qu'un échange d'élèves viennois et étrangers. Olivier Dec, professeur de musique à Ponsard, a aussi imaginé une ouverture plus locale :
"L'idée est venue de Dino Tomasella, un professeur d'italien aujourd'hui à la retraite, qui avait pris contact avec le conservatoire de Vienne. Après une année de réflexion et de montage de projet, nous avons mis en place une collaboration entre les professeurs de Ponsard et ceux du conservatoire : Carla Frison pour la danse et Marc Chevalier pour la musique. En clair, les volontaires vont passer une année à la découverte de ce lieu artistique viennois. " ils sont donc, au total, 77 élèves de 4e et de 5e, investis dans ce projet Erasmus. Pour la plupart, des amateurs de musique et de danse qui sont intégrés dans des classes adaptées, mais aussi des jeunes qui n'ont jamais approché le milieu artistique.

Un grand spectacle de musique
Et c'est cette complémentarité qui a plu à Carla Frison : "Je pense qu'il va y avoir un vrai échange entre ceux qui maîtrisent les arts et ceux qui les découvrent.

L'art contemporain n'est pas toujours bien compris ni accepté. Comment inverser ce courant sans tomber dans un pédagogisme pédant et forcément contre-productif? il y a... quelques années (c'était en 1989-1990 !) un chef d'établissement secondaire tenta l'aventure, qui était risquée. Profitant de la rénovation des bâtiments, vieux de quatre siècles, du collège Ponsard (ancien collège des Jésuites créé en 1604 par lettres patentes d'Henri IV), Michel Sottet, principal et amateur d'art, se lança un défi : mettre l'art vivant au contact de tous, quels que soient l'âge ou la classe sociale. Il proposa donc tous les ans une exposition, invitant des artistes, achetant des oeuvres, éditant des estampes originales... Aujourd'hui le résultat est là : plus de 300 oeuvres exposées dans les classes, les bureaux, les couloirs, les lieux de vie comme le restaurant scolaire, le CDI ou la salle des professeurs.

Une expérience à ce jour unique en France. Pour protéger, restaurer et mettre en valeur ces oeuvres contemporaines, le Département a pris en charge cette collection dont nous présentons quelques éléments emblématiques.

Jean-Yves ESTRE

Comme un miniaturiste qui prévilgierait la craie, Favier s'échappe des courants dominants pour représenter un univers de fraîcheur empreint de légereté et d'humour, jouant à cache-cache avec de multiples références.

304 : c'est le nombre d'œuvres d'art contemporain répertoriées dans les locaux de Ponsard.

Robert Combas

Olivier Debré

Encre de Chine évoquant un idéogramme et la calligraphie extrème-orientale, cette œuvre est représentative de l'abstraction lyrique de cet artiste, à la fois peintre et architecte.

Autre représentant de l'abstraction lyrique, Messagier expérimente la technique du gel (œuvre abandonnée à l'extérieur, réagissant aux effets du temps) pour parfaire ses compositions à l'acrylique. Ici : "Gel de mars."

"Nous voulons que les élèves du collège soient les ambassadeurs de cette collection."

Patrick Curtaud

Le collège Ponsard accueille cette semaine des délégations espagnoles, italiennes, lettones et tchèques, les quatre pays qui participent au projet Erasmus 2018-2021. Soixante-dix-sept élèves du collège participent, en effet,, à un échange international et artistique. ils vont partir à l'étranger, recevoir des correspondants et monter un projet de danse et de musique qui. sera présenté au Manège à la fin de l'année.
Ce lundi a marqué le véritable coup d'envoi du projet avec l'accueil des délégations étrangères. L'équipe du collège et celle du conservatoire de Vienne, co-organisateur d'Erasmus, étaient aussi présentes. L'objectif pour le directeur du Trente Jean-Philippe Causse : nouer un premier contact.

"Nous proposons cette semaine une immersion à Vienne pour cadrer les bases du projet. il faut que nous partions dans le même esprit. Les équipes étrangères vont découvrir nos premiers travaux avec les élèves. Elles pourront nous dire si cela leur convient ou si elles avaient prévu de partir sur autre chose. "
Il y aura donc des temps de travail et d'échanges sur les mobilités pédagogiques, mais aussi des temps de découverte. Les délégations vont visiter Vienne et déguster les spécialités. Une sortie. sur Lyon est aussi prévue avec une séance de répétition à l'opéra. Une semaine riche sur le thème: "Europe des arts, Europe des corps".