Dès l'âge de 7 ans, François RUDE se passionne pour l'aviation. Après la guerre, sa famille quitte la région grenobloise pour s'installer à Vienne, où son père est nommé sous-préfet. C'est à l'aérodrome de Reventin-Vaugris qu'il décroche son premier brevet de pilote, à l'âge de 16 ans. Il accomplit son service militaire dans l'Armée de l'Air comme pilote. Puis en 1957, il effectue un stage de deux ans à Air France. Il sera ensuite affecté à Air Algérie pendant 6 ans avant de commencer sa carrière de pilote de ligne sur Air France.
Il lui faudra attendre de nombreuses années avant d'avoir le privilège de piloter le Concorde. Il accède alors au cercle prestigieux des quelques équipages, pas plus d'une douzaine, qui se succéderont aux commandes de cet avion mythique.
C'est avec le titre de Commandant de Bord qu'il prend sa retraite, après cinquante années vouées à l'aviation.
Il n'abandonne pas pour autant le fil de cette vocation : il anime la revue "Icare" éditée par le Syndicat des Pilotes de Ligne, revue dont il est le rédacteur en chef, et dont il a fait paraîtreen 2003 un numéro spécial consacrée à l'histoire du Concorde.

François Rude s'est éteint après une "longue maladie" en ce mois de juillet. Bien que né à Moscou en 1935, il avait des attaches dauphinoises. Son père, Fernand Rude, avait été, dans les années 1950, sous-préfet de Vienne. Il a également vécu à Grenoble puis à Vienne, avant de résider en région parisienne, du fait de son activité de pilote de ligne. Il résidait alors à Morangis (Essonne) près d'Orly. Très jeune, il s'était montré passionné d'aviation. Un premier saut à parachute àl7ans sur l'aérodrome de Vienne-Reventin. Son service militaire dans Armée de Air devait le préparer à une École de pilotage au Maroc.
D'abord pilote de chasse, il se tourna vers l'aviation commerciale. Entré à Air France, mais détaché à Air Algérie, il pilota les Douglas DC3etDC4, avant d'être mis en disponibilité lorsque l'Algérie obtint son indépendance en 1962.
Pendant quelques mois, il dut se contenter d'appareils plus petits de la Compagnie AirDauphiné, qui exploitait notamment une ligne Grenoble-Mermoz-Paris-Le Bourget (cet aéroport se trouvait, à cette époque, à l'emplacement actuel de Grand-Place à la Villeneuve et sur la commune d'Eybens). Un record qui ne sera jamais égalé fut établi un certain soir de juillet 1965 en 55 min., sur un avion bi-turbopropulseur 'Marquis" de la Sté Sferma (7places) piloté par François Rude. Le vent du Nord et la nécessité d'arriver avant la nuit sur la piste non balisée, ont sans doute contribué à établir ce record, dont le Dauphiné Libéré s'était fait l'écho à l'époque.
Parallèlement, François Rude acquit une spécialité utile dans notre région, celle de pilote de montagne (il possédait alors une résidence secondaire à l'Alpe d'Huez sous la houlette d'Henri Giraud, aux exploits légendaires. François devait retrouver ensuite un poste de pilote de ligne à Air France sur appareils à hélices: Bréguet 2 Ponts puis à réaction : Caravelle, Boeing 727, puis 707 et enfin sur l'énorme 747 Il fut même détaché, un certain temps à Anchorage (Alaska).

Puis vint l'avion mythique, le Concorde, sur lequel il participa notamment à deux tours du monde, en 1993 et 1994. Il présenta cet appareil aux couleurs d'Air France, comme commandant de bord, le 2avril 1995 à Grenoble St-Geoirs et l'année suivante comme présentateur (avec Sacha Distel) sur un Concorde de British Airways. Puis vint l'heure de la fin de carrière.., dans les airs. Pas de retraite, car il intégra aussitôt l'équipe rédactionnelle de la revue aéronautique "Icare" dont il devint, après avoir été adjoint, le rédacteur en chef. Historien de l'aviation, il avait déjà publié chez Solar, en 1974, trois ouvrages sur les avions de ligne et les avions d'affaires.
François Rude avait trois enfants.