Réunion du 5 février 2011

Assemblée Générale de l'Association

Le mot du Président Monsieur le Principal, Chers Anciens,

Au nom de l'Association, je vous remercie chaleureusement, Monsieur le Principal, de nous accueillir si gentiment au collège tout au long de l'année pour les réunions de travail du Comité, et de mettre aujourd'hui à notre disposition la salle de l'Agora pour notre assemblée générale, ainsi que le restaurant de l'établissement pour l'apéritif et le repas qui suivront. En outre, je vous sais gré de créer autour de nous, avec vos collaborateurs, les professeurs et les personnels des services un climat de confiance et d'amitié favorable au rayonnement de notre association Je remercie également les membres du Comité qui ont participé activement à la préparation de cette assemblée générale et qui toute l'année travaillent à la bonne marche de l'association. Une mention spéciale aux anciens qui nous ont fourni des documents pour la séance audiovisuelle de cet après-midi. Merci à vous tous, chers anciens, qui êtes venus nombreux, parfois de fort loin, partager ce temps fort des retrouvailles et de l'amitié. Je salue par la pensée tous ceux que la maladie ou les infirmités ont empêché d'être aujourd'hui parmi nous, mais qui restent fidèles à l'association et à qui j'adresse mon salut fraternel. Je rappellerai enfin le souvenir des anciens qui nous ont quittés. Mon frère Pierre l'année dernière et tout récemment Michel Mabilon. Une assemblée générale d'anciens élèves c'est un peu la réunion d'une grande famille qui se retrouve une fois l'an pour partager un moment fort de convivialité, renforcer ses liens, en créer de nouveaux, évoquer des souvenirs communs, et aussi pour faire le point sur sa vitalité ou encore sur le rôle qu'elle peut jouer auprès des jeunes générations.. Cette association a trouvé sa source et sa raison même où ses membres ont vécu, dans ce bon vieux collège, le creuset qui les a forgés. Ils étaient des élèves et les professeurs qui les enseignaient s'efforçaient non seulement de leur transmettre des connaissances, mais aussi des savoir-vivre et des savoir-être pour qu'ils grandissent en civilité et en humanité, qu'ils deviennent des femmes et des hommes libres mais aussi des citoyens responsables et solidaires. Les professeurs d'aujourd'hui se sont fixé les les mêmes objectifs que ceux d'hier, dans une période e crise générale qui rend leur tâche très difficile. Comment, en effet, peuvent-ils préparer les jeunes à vivre dans un monde qui se déshumanise, dominé par une technocratie économique totalitaire, qui vise le profit pour le profit, artificialise la vie, entraîne un chômage grandissant et met en place une croissance aberrante qui dans sa fuite en avant détruit les ressources et les équilibres naturels et plonge dans la misère des millions d'êtres humains ?

Cependant, nous les anciens, avons connu des temps difficiles pendant la deuxième guerre mondiale. Nous avons vécu de longues années très dures après la défaite, en 1940, pendant l'occupation allemande. Prisonniers dans notre pays, soumis à de pénibles restrictions, condamnés à vivre au jour le jour, notre avenir semblait bien compromis. Nous étions encore des enfants ou de jeunes adolescents, mais nous percevions bien l'inquiétude, voire l'angoisse de nos parents et des autres adultes que nous côtoyions. Mais si, au fil des mois et des années qui passaient, la résignation s'installait chez certains d'entre eux, chez beaucoup naissait peu à peu un sentiment de sourde révolte, un refus d'accepter leur condition. La résistance morale s'installait en eux, tenace, dynamique, indomptable. Cette résistance forgea des hommes et des femmes capables non seulement de tirer de sa désespérance toute une population, mais aussi de galvaniser les énergies pour préparer la libération de notre pays. Tout cela a été dit de façon remarquable dans le DVD que nous avons visionné cet après-midi, conçu par M. Chouvet, professeur au collège Ponsard. Il a mis en scène avec ses élèves et l'aide de notre président d'honneur, Albert Pétrequin le message du général De Gaule du 18 juin 1940. Et chacun sait que c'est autour de ce message lumineux de l'espoir que s'est cristallisée la résistance. Cet exemple historique ne doit-il pas nous inciter, nous aussi, à nous indigner devant les graves méfaits de la crise que nous traversons et à entrer en résistance ? Personnellement je le fais en militant dans une association de défense des droits de l'homme et de l'environnement, à Saint-Clair du Rhône, cité du couloir de la chimie. Depuis une vingtaine d'année nous nous battons pour défendre la santé et la vie des habitants du secteur contre les pollutions de tous ordres et les risques technologiques majeurs en intervenant dans la presse locale ou en écrivant aux responsables politiques. Notre résistance a porté ses fruits. Les industriels de la plate-forme chimique Les-Roches-Roussillon ont adopté les règles du développement durable et ont réduit de façon spectaculaire et exemplaires pollutions, nuisances et risques technologiques majeurs de leurs installations. Je vous invite donc, vous aussi, les anciens à entrer en résistance avec les jeunes que vous côtoyez et qui sont inquiets pour leur avenir. Rendez leur l'espoir, en vous engageant à leurs côté sur le terrain pour changer l'état des choses en leur montrant, comme le disait si justement Victor Hugo, que "ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent" et qu'il nous appartient à tous de construire ensemble un monde meilleur, plus juste, plus habitable, plus solidaire. André Michel, Président