La fête du Collège en 1950

Le programme de la soirée
- Première partie -
- Deuxième partie -
La chorale du Collège
«NOE»

D'André Obey
Pièce en 5 Actes et 2 Tableaux
par les élèves du Collège Ponsard

- Distribution -

NOE
La Maman
Sem
CHAM
JAPHET
L'Homme
NOEMA
SELLA
ADA

------------------------------------------------------ Jean TEIL
Jeanine DUBROCA
Claude DUMONT
Wiliam RIPERT
Pierre BERNARD
René ROBERT
Ginete FAGET
Annie CARBONEL
Jeanne DUTRAIT
  Pavane du XVI° (auteur inconnu)
La Claire Fontaine (Harmonisation de Pelletier)
Deep River
Técé Voda Técé (Chant populaire slovaque)
O ! Jesu Criste (Van Berchen)
Petite Chorale

 

Il est bel et bon
Fuyons tous d'amour le jeu (Lassu)
Ce Mois de Mai (Jannequin)
Une puce j'ai dans l'oreille
Tenez-la de près votre Mie
La Fontaine aux Fées
Le Grelot (Chant populaire Russe)


La fête annuelle du Collège Ponsard
remporte un brillant succès

Au Théâtre municipal, samedi soir; une foule nombreuse de parents. d’élèves, d’anciens élèves et d’amis du Collège Ponsard s’était massée autour de M. le principal Cambefort et des professeurs de l’établissement, à l’occasion de la fête annuelle. Parmi cette assistance sympathique et amicale on notait, au hasard, M. le sous-préfet, M. Bonnet, adjoint au maire; le président de l’Association des Parents d’élèves ; M. Roger Jaillet, représentant l’Association des Anciens Élèves ; l’abbé Vallin, aumônier du Collège ; Mme Lapleau, directrice du Collège Moderne de jeunes filles ; M. Dutrait, professeur honoraire.
Par sa qualité, par l’excellence et la perfection du programme, par la chaleur des applaudissements et des rappels, cette soirée n’était pas une soirée comme ont l’habitude d’en présenter des amateurs, et nombreux sont ceux qui étaient venus uniquement là, attiré par la réputation flatteuse qui entoure la Chorale du Collège. Ils n’ont d’ailleurs pas eu à le regretter !
Aussi, pour la réussite complète de cette manifestation, trois noms doivent-ils être mis en vedette : celui de M. Argaud, professeur de Lettres, le créateur et le mainteneur de la Chorale, ou plutôt des Chorales du Collège ; et ceux de MM. Jean Dutrait et Journoud, professeurs également qui avaient voulu que l’œuvre d’André Obey « Noé », soit au programme et qui ont dirigé et entraîné les acteurs avec tant de foi et d’enthousiasme que, là aussi, le stade « amateur » a été largement débordé !

Une « Pavane »
sur... « La Route bleue »


Dès le lever de rideau la « Chorale du Collège » occupe la scène. Tous les yeux vont vers ce maître de chant qui donne la note. Et les premières mesures de cette « Pavane du XVe » attestent que la Chorale atteint maintenant la perfection et ce n’est point là vaine affirmation de journaliste. Comment avoir réussi ce tour de force avec les éléments d’une seule maison ? C’est le secret, sans doute de M. Argaud et de ce pouvoir attractif qu’il exerce sur tous ces élèves.
Nous ne pouvons détailler chaque pièce du programme. Nous nous en excusons, car il faudrait s’arrêter de commenter et employer les superlatifs ! Voici successivement la « Claire Fontaine » (soliste Mlle Pétrequin), un « Negro Spiritual » qui nous transporte dans un lycée anglo-saxon ; un chant populaire slovaque « Tece Voda Tece ». ou la voix si parfaitement conduite de Mme Dutrait fait merveille en soliste ; pour finir sur le « O Jesu Chrlste » de Van Berchen.
C’est maintenant la Chorale à formation réduite, la « Petite Chorale » où la qualité apparaît plus dépouillée, plus parfaitement claire ; où les solistes ne le cèdent en rien à ceux qui viennent de les précéder.

 

Tour à tour se détachent, telles des perles très pures : «Il est bel et bon », « Fuyons tous d’amour le Jeu » qui est bissé ; « Ce Mois de Mai », ce délicieux mois de mai de Jannequin ; « Une Puce j’ai dans d’Oreille ,. « Tenez-la de prés votre Mie », dont on regrette la brièveté et que l’on bisse aussi ; un chant populaire russe (soliste M. Bernard) ; « La Fontaine aux Fées », avec la voix si délicatement nuancée de Mlle Araux, et cette « Route Bleue » où Mlle Ginette Faget, à la voix plus grave, nous emmène avec assurance.
Tout à l’heure, Ia Chorale reviendra, en intermède et ce sera un nouveau succès pour ces garçons et filles attentifs et pour leur maître !


Avec eux, dans... l’Arche


N’était-ce pas une prétention de mettra au programme « Noé », que son auteur a voulu délibérément dépouillé de tout artifice et de tout effet scénique recherché. Les élèves du Collège ont relevé le gant avec honneur ! A Jean Teil qui assume avec tant de vérité et de talent le rôle écrasant de Noé, qui en trouve à la fois la sobriété et la tonalité, nous adressons un très large bravo. Dans une époque de désespérance, quelle belle leçon nous donne Noé !
« La Maman », c’est Jeanine Dubroca, très vraie dans la scène de la Folle; Sem, Cham et Japhet, ce sont Claude Dumont. William Ripert (qui doute avec persistance) et Pierre Bernard ; Noéma, Sella et Ada : ce sont Ginette Faget, Annie Carbonnel et Jeanne Dutralt. Le rôle de « L’Homme » était peu facile : René Robert est bouleversant. N’oublions pas les « animaux » — Noé ne les a pas oubliés — et leurs rôles effacés et ingrats furent parfaitement interprétés.
Et nous voilà au terme de cette soirée qui fera date dans la vie du Collège. Pas de longueur, un programme suivi et scrupuleusement minuté. Grâce soit rendue à ceux qui en furent les artisans, sans souci de leur temps ni de leur peine. Ils méritent largement la commune reconnaissance des élèves et de leurs familles.

J. Bouvard


Quelques scènes de « Noé »

Article du Dauphiné Libéré