Au Théâtre municipal, samedi soir; une foule nombreuse de
parents. délèves, danciens élèves
et damis du Collège Ponsard sétait massée
autour de M. le principal Cambefort et des professeurs de létablissement,
à loccasion de la fête annuelle. Parmi cette assistance
sympathique et amicale on notait, au hasard, M. le sous-préfet,
M. Bonnet, adjoint au maire; le président de lAssociation
des Parents délèves ; M. Roger Jaillet, représentant
lAssociation des Anciens Élèves ; labbé
Vallin, aumônier du Collège ; Mme Lapleau, directrice du
Collège Moderne de jeunes filles ; M. Dutrait, professeur honoraire.
Par sa qualité, par lexcellence et la perfection du programme,
par la chaleur des applaudissements et des rappels, cette soirée
nétait pas une soirée comme ont lhabitude den
présenter des amateurs, et nombreux sont ceux qui étaient
venus uniquement là, attiré par la réputation flatteuse
qui entoure la Chorale du Collège. Ils nont dailleurs
pas eu à le regretter !
Aussi, pour la réussite complète de cette manifestation,
trois noms doivent-ils être mis en vedette : celui de M. Argaud,
professeur de Lettres, le créateur et le mainteneur de la Chorale,
ou plutôt des Chorales du Collège ; et ceux de MM. Jean Dutrait
et Journoud, professeurs également qui avaient voulu que luvre
dAndré Obey « Noé », soit au programme
et qui ont dirigé et entraîné les acteurs avec tant
de foi et denthousiasme que, là aussi, le stade « amateur
» a été largement débordé !
Une « Pavane »
sur... « La Route bleue »
Dès le lever de rideau la « Chorale
du Collège » occupe la scène. Tous les yeux vont
vers ce maître de chant qui donne la note. Et les premières
mesures de cette « Pavane du XVe » attestent que la Chorale
atteint maintenant la perfection et ce nest point là vaine
affirmation de journaliste. Comment avoir réussi ce tour de force
avec les éléments dune seule maison ? Cest le
secret, sans doute de M. Argaud et de ce pouvoir attractif quil
exerce sur tous ces élèves.
Nous ne pouvons détailler chaque pièce du programme. Nous
nous en excusons, car il faudrait sarrêter de commenter et
employer les superlatifs ! Voici successivement la « Claire Fontaine
» (soliste Mlle Pétrequin), un « Negro Spiritual »
qui nous transporte dans un lycée anglo-saxon ; un chant populaire
slovaque « Tece Voda Tece ». ou la voix si parfaitement conduite
de Mme Dutrait fait merveille en soliste ; pour finir sur le « O
Jesu Chrlste » de Van Berchen.
Cest maintenant la Chorale à formation réduite, la
« Petite Chorale » où la qualité apparaît
plus dépouillée, plus parfaitement claire ; où les
solistes ne le cèdent en rien à ceux qui viennent de les
précéder.
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Tour à tour se détachent, telles des perles très
pures : «Il est bel et bon », « Fuyons tous damour
le Jeu » qui est bissé ; « Ce Mois de Mai »,
ce délicieux mois de mai de Jannequin ; « Une Puce jai
dans dOreille ,. « Tenez-la de prés votre Mie »,
dont on regrette la brièveté et que lon bisse aussi
; un chant populaire russe (soliste M. Bernard) ; « La Fontaine
aux Fées », avec la voix si délicatement nuancée
de Mlle Araux, et cette « Route Bleue » où Mlle Ginette
Faget, à la voix plus grave, nous emmène avec assurance.
Tout à lheure, Ia Chorale reviendra, en intermède
et ce sera un nouveau succès pour ces garçons et filles
attentifs et pour leur maître !
Avec eux, dans... lArche
Nétait-ce pas une prétention de mettra au programme
« Noé », que son auteur a voulu délibérément
dépouillé de tout artifice et de tout effet scénique
recherché. Les élèves du Collège ont relevé
le gant avec honneur ! A Jean Teil qui assume avec tant de vérité
et de talent le rôle écrasant de Noé, qui en trouve
à la fois la sobriété et la tonalité, nous
adressons un très large bravo. Dans une époque de désespérance,
quelle belle leçon nous donne Noé !
« La Maman », cest Jeanine Dubroca, très vraie
dans la scène de la Folle; Sem, Cham et Japhet, ce sont Claude
Dumont. William Ripert (qui doute avec persistance) et Pierre Bernard
; Noéma, Sella et Ada : ce sont Ginette Faget, Annie Carbonnel
et Jeanne Dutralt. Le rôle de « LHomme »
était peu facile : René Robert est bouleversant. Noublions
pas les « animaux » Noé ne les a pas oubliés
et leurs rôles effacés et ingrats furent parfaitement
interprétés.
Et nous voilà au terme de cette soirée qui fera date dans
la vie du Collège. Pas de longueur, un programme suivi et scrupuleusement
minuté. Grâce soit rendue à ceux qui en furent les
artisans, sans souci de leur temps ni de leur peine. Ils méritent
largement la commune reconnaissance des élèves et de leurs
familles.
J. Bouvard
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Quelques scènes de « Noé
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Article du Dauphiné Libéré |