La fête du Collège en 1951

Article paru dans le Bulletin des Anciens Élèves (juin-juillet 1951)


LA FÊTE DU COLLÈGE


Ceux qui ont assisté à la fête du Collège, au Théâtre Municipal, le 14 avril dernier, ne me démentiront pas : ce fut dans l'ensemble un beau succès. Aussi mon premier devoir sera-t-il, puisque je suis chargée dans ce bulletin de faire entendre la voix des élèves, d'exprimer notre vive reconnaissance à Messieurs les Professeurs Argaud et Dutrait, qui ont préparé et dirigé avec tant de bienveillance et d'autorité cette manifestation.
Ensuite je vais m'efforcer (mais serai-je assez fin critique et en même temps bonne camarade ?) de relater ce que fut ce spectacle, et comment se comportèrent les artistes.
La première partie était réservée à la Chorale, qui nous fit entendre des chants folkloriques, et des chœurs de la Renaissance. Retenons une légende du Moyen âge "Sur les marches du palais", un chœur russe "Kalinka", un negro spiritual "Let Down Servant". Et décernons une mention spéciale aux solistes Jacqueline Araud, Colette Baud, Jacques Bernard et Jean-Pierre Herjean. Quant au choral de Bach... il sera mieux réussi l'an prochain...
La seconde partie comportait la production, par les artistes amateurs, de deux comédies " Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée " d'Alfred de Musset, et l'Ours " d'Anton Tchékov (médecin de Kharkov de la fin du XIXe siècle).

Je suis bien certaine qu'il n'a échappé à personne que cet accouplement était voulu, les deux œuvres présentent le personnage de l'éternel amoureux, mais avec une finesse légèrement précieuse chez Musset, et beaucoup de fantaisie bouffonne chez Tchékov.
Quant aux interprètes, adressons-leur un triple ban. Mademoiselle Lydie Chneider a tenu avec un naturel et un accent parfaits le rôle de la marquise, tandis que Jean Jaillet lui donnait une heureuse réplique, avec toute la galanterie mièvre et compliquée d'un dandy du siècle dernier.
Jean Teil (gloire aux anciens élèves !) qui, l'an dernier interpréta Noé avec tant de sincérité, nous étonna cette fois encore par sa puissance d'expression. Il entra " dans la peau de l'ours " et le rendit tel qu'il devait être. Sa partenaire, Mlle Ginette Faget, fut, comme il convenait, une Madame Papova, pleine de hauteur, puis de fougue... Enfin les pitreries de Louka (André Roussin) déchaînèrent irrésistiblement les rires.

De telles initiatives permettent aux élèves de donner libre cours à leur sens artistique. Elles leur procurent également la satisfaction de monter " sur les planches ", le plaisir de divertir parents et amis, et l'occasion d'exprimer publiquement, dans une gaieté sans mélange, leur sincère attachement pour le Collège.

Une élève de Première.



Articles paru dans le Dauphiné Libéré :

La fête du collège Ponsard sera de qualité

La répétition générale d'hier a été triomphale



Chaque année, le collège Ponsard convie la population Viennoise à une fête au profit de ses œuvres. Personnel et élèves y participent ou y collaborent avec un remarquable esprit de corps, comme si la réputation de l'établissement se trouvait elle-même engagée. Aussi bien le théâtre municipal a-t-il enregistré chaque fois un beau succès.
Il en sera ainsi cette année encore, car de ce succès nous pouvons répondre. La répétition générale qui a eu lieu hier après midi et qui était réservée aux élèves des écoles de la ville, a été triomphale. Outre la révélation de jeunes talents dans la partie théâtrale qui comporte la présentation de "L’Ours" de Tchekov et "Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée" d’Alfred de Musset, les spectateurs qui viendront à la soirée du 14 avril, apprécieront une fois de plus l’extraordinaire perfection de la chorale mixte . Abstraction faite de tout chauvinisme, nous sommes obligés de convenir que cette formation vocale atteint une classe exceptionnelle, et qu’elle serait digne de trouver audience sur les plus grandes scènes .

La chorale mixte, une extraordinaire perfection vocale !

Les collégiens de Ponsard...
...au théâtre municipal

Après avoir vu la représentation que nos Collégiens ont donnée au Théâtre Municipal, samedi soir, c'est une atmosphère de jeunesse, de camaraderie et de sérieux que l’on sent résonner derrière les formes un peu poussiéreuses d’une éducation livresque.
La première partie de ce spectacle fut tenue par la Chorale du Collège, débutant par des chants folkloriques étrangers, Russes et Slovaques, en passant par nos vieilles mélodies françaises, elle termina par un Negro spiritual, symbolisant l’immense élan. de l’Humanité meurtrie vers un espoir radieux.
Des voix solides, un ensemble parfait, une harmonisation des chants populaires toujours juste, telle est l’œuvre d’un groupe de filles et de garçons bien mené par leur maître M. Argaud. La deuxième partie du programme se composait de deux pièces théâtrales.
"Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée" d'Alfred de Musset, où Mlle Lydie Chneider tint le rôle de la Marquise avec beaucoup de finesse et d’enjouement auprès d’un Comte (M. Jean Jaillet) un peu intimidé mais intelligemment joué.
Contrastant avec la fine comédie amoureuse de Musset, une énorme farce de Tchékov, "L’Ours", venait clôturer le spectacle, brillamment enlevé par M. Roussin André, campant un domestique peureux et comique à souhait, par Mlle Faget Ginette, excellente Mme Popov, et surtout par M. Jean Teil, tonitruant officier.
La direction de la part théâtrale était assurée par M. Dutrait Jean, professeur au Collège.
Toutes nos félicitations au élèves et aux jeunes professeurs du Collège qui ont monté ce spectacle, ainsi qu’à M. Cambefort, principal du Collège Ponsard, qui n’est certainement pas étranger à ce souffle de jeunesse et de vie.
P. D.


Une soirée jeune et artistique



Pour sa fête annuelle, le Collège Ponsard a mis au point, samedi soir, une séance d'une réelle valeur artistique.
Sur notre scène municipale, collégiennes et collégiens devaient montrer les résultats très flatteurs d'un entraînement choral et théâtral mettant en valeur une gerbe de talents individuels s'épanouissant dans la production d'équipe.
Nous suivons depuis sa fondation les progrès qu'enregistre la Chorale dirigée par M. Argaud. Samedi soir, c'est encore une démonstration très convaincante qu'a fourni le groupe de jeunes filles et jeunes gens très disciplinés et très appliqués. Attentifs aux commandements du directeur, ces jeunes enlèvent d'une manière admirable les œuvres d'un programme varié et bien composé. Solistes et interprètes des diverses partitions donnent le plus harmonieux effet aux morceaux choisis. Dans des chants populaires russes et slovaques ; des morceaux de musique française " Sur les marches du Palais ", légende moyenâgeuse ; " Nostalgie", chanson basque " ; Le temps à laissé son manteau ", de César Geoffray pour les voix de filles ; " La petite fille sage ", de Francis Poulenc, rendu avec enchantement par les jeunes filles ; de la musique religieuse " Jésu Christe ", " Le final de la Passion ", de Bach et un " Negro Spiritual " emballant, les choristes soulevaient de très vifs applaudissements. Ce succès était amplement mérité.
Ensuite, deux pièces étaient interprétées par la Section Théâtrale, sous la direction de M. Dutrait. Mlle Lydie Chneider et M. Jean Jaillet étaient les acteurs qui avaient bien compris les personnages de la comédie d'Alfred de Musset " Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée ".
La farce de Tchékov, " l'Ours ", connaissait en Mlle Ginette Faget, une jeune veuve tourmentée, en M. Jean Teil, un officier coléreux et très coloré et en M. André Roussin, un valet tremblant et très drôle.
Parmi l'assistance qui manifestait un vif plaisir, on reconnaissait MM. Julien, adjoint au maire; Barriac, inspecteur primaire, l'abbé Gros, directeur de l'Institution Robin ; Cambefort, principal du Collège ; de nombreux professeurs.