Actualités

Le Dauphiné Libéré - 10/02/08

La vallée de Gère prend des couleurs

Jean-Jacques Barois et Mano de Caevel partagent leurs vies, mais aussi leur passion.
Ces deux artistes-peintres, installés dans la vallée de Gère, considèrent que le chemin des artistes est l'occasion de présenter leur quartier sous un angle positif.
Pour pénétrer dans leur univers, il faudra prendre rendez-vous " Nous ne sommes pas forcément disponibles pour des visites  ", déclare Mano.
" Nous nous consacrons à des temps de création pendant lesquels on ne peut pas recevoir du monde  " complète Jean-Jacques.
Pour eux, ce chemin " doit être une vraie rencontre avec le public. Les gens vont faire une démarche pour venir nous voir. C'est important de se rapprocher du public ", estime Jean-Jacques.
Il s'apprête à exposer en Allemagne. Son épouse expose elle au gîte " la Réclusière ", montée Bon Accueil.

 
Mano de Caevel(*) et Jean-Jacques Barois
sont artistes-peintres

(*) Mano de Caevel travaille à la SEGPA depuis plusieurs années


Le Dauphiné Libéré - 12/04/08

Voyage théâtral à Ponsard

VENDREDI, 11 h 15

Après le lycée de Saint-Romain-en-GaI jeudi, les comédiens de la troupe du "théâtre Craie" donnaient deux représentations hier au collège Ponsard. Ils ont proposé leur spectacle "Le fil qui sort du métier", offrant un voyage au cœur de la vallée de la Gère à l'époque industrielle.


Le Dauphiné Libéré - 04/05/08

Des maternelles au collège


Les petits de Jean-Marcel ont joué le public pour les "grands" de Ponsard.
Dans le gymnase du collège Ponsard, la classe de sixième 3 a présenté mardi après-midi un spectacle où chaque enfant tenait un rôle. Conteurs, danseurs, joueurs de derbouka ont donné vie en quelques scènes, au Roi lion. Pour cette première, ils avaient comme spectateurs les petits de l'école maternelle Jean-Marcel, venus en voisins. Ce spectacle sera repris au mois de juin à Londres dans une école du quartier de Canterbury où les collégiens
se rendront.

Le Dauphiné Libéré - 16/06/08

Les collégiens sur scène

A PONSARD

Jeudi soir, la salle 111 du collège Ponsard a fait le plein pour une soirée théâtrale, qui a réuni l'atelier théâtre de l'établissement, sous la direction d'un professionnel de la compagnie Craie. Utiliser les outils de la gestuelle et de la parole n'est pas une partie facile.
Pourtant, le pari a été tenu par les jeunes qui ont assuré la première partie spectacle. La deuxième partie, plus facile, était jouée par le club du foyer socio-éclucatif. Sous la conduite de Claude Beyron, les collégiens ont joué une pièce de Labiche " La fille bien gardée ".

 


Le Dauphiné Libéré - 19/06/08

Jeudi l'Histoire : mon prof, l'académicien


Le futur académicien Marc Fumaroli (flèche verte), parmi ses collègues enseignants du collège Ponsard
Il y a un demi-siècle tout juste, en juillet 1958, des élèves du collège Ponsard souhaitaient une bonne car-fière à l'un de leurs professeurs de français qui, après avoir enseigné un an dans l'établissement viennois, devait partir sous les drapeaux. Ils ne savaient pas, à l'époque, que ce jeune enseignant, dont c'était le premier poste, deviendrait un jour immortel.
Né à Marseille en 1932, Marc Fumaroli avait passé toute son enfance à Fès, au Maroc et, son bac en poche, il rejoignit une classe préparatoire au fameux lycée Thiers de Marseille (celui de Pagnol), puis la faculté des lettres d'Aix-en-Provence et la Sorbonne à Paris.
Il arriva à Vienne à la rentrée 1957, où l'accueillit Raymond Rigal, le principal, et où il eut pour collègues MM. Bonnet, Nguyen-Minh, Sambourg, Bayol, Troadec, Pellequer, Pellicier, Musnier et Pacalin, pour ne citer que ceux-là.
Mais c'était la guerre d'Algérie et, dès le mois de septembre 1958, il dut rejoindre le Constantinois, où il resta jusqu'au début de l'année 1961.
Il put alors reprendre l'enseignement et entamer une carrière universitaire des plus brillantes assistant à la faculté de lettres de LiMe en 1965, il soutint Sa thèse à la Sorbonne en 1976, où il devint maître de conférence la meme annee, Spécialiste du XVII0 siècle et de la rhétorique, il fut élu, dix ans plus tard, professeur au Collège de France.

Double académicîen
Marc Fumaroli est l'un des rares universitaires français dont la réputation est internationale et très nombreuses sont les universités étrangères à l'avoir invité pour des cours ou des conférences : Princeton, Columbia, Harvard, Houston aux Etats-Unis, Rome, Naples, Bologne, Gênes, Londres, Madrid en Europe.

Le 2 mais 1995, l'Académie française le recevait au fauteuil No 6, qui avait été occupé avant lui par Pierre Benoît (en 1931), Jean Paulhan (1963) et Eugène Ionesco (1970). Fait assez rare, quelques années plus tard, il fut à nouveau élu à l'Institut, mais à l'académie des inscriptions et belles-lettres, au fauteuil laissé vacant par l'historien Georges Duby.
Mais, curieusement, aucune des biographies de l'académicien ne mentionne son passage à Vienne(*) et Marc Fumaroli lui-même, quand on l'interroge sur celle époque, avoue ne pas en avoir gardé un souvenir très précis,

Françoise PUISSANTON

(*) Celle que lui a consacré le site Ponsard fait exception. Retrouvez Marc Fumaroli en cliquant ici.
(NDLR)

Le Dauphiné Libéré - 11/09/08

Servet, l'homme qui disait non

Sous-titrée "Au risque de se perdre" la biographie de Michel Servet (1511-1553) que viennent de publier les Editions L'Harmattan, retrace l'itinéraire intellectuel et spirituel de ce médecin espagnol qui se fixa dans notre ville, avant d'être condamné au bûcher par Calvin, à Genève. Son auteur, Pierre Domeyne, qui a consacré six années à cette étude, évoque l'actualité de ce personnage rebelle.

Pourquoi s'intéresser à Servet, quatre siècles et demi après sa mort?
"Cette histoire peut paraître lointaine mais le destin de ce dissident, pour employer un terme contemporain, nous concerne tous. Il fait partie de ces gens qui ont su dire non."
Non à quoi ?
"Il a dit non à la pensée dominante (on dirait aujourd'hui la pensée unique), qui était celle de l'Église. Il a eu le courage de contester certains dogmes et d'être très vite dans le ' collimateur" de l'inquisition, notamment parce que ses positions sur la Trinité furent considérées comme hérétiques. Il fut donc jugé et emprisonné."
Ce n'est pourtant pas l'Inquisition catholique qui le mit à mort...
"Non, il s'évada de sa prison viennoise, sans doute avec des complicités locales, et à Vienne on le brûla seulement en effigie... Mais, curieusement, Servet alla se jeter dans la gueule du loup à Genève. Entre juin et octobre 1553 eurent lieu son procès et son exécution, organisée par Calvin."
Que sait-on de la vie de Servet dans notre ville?
"C'était le médecin des pauvres, c'est avéré par les recherches du chanoine Cayard dans les archives de l'hôpital. En tant que médecin de la confrérie Saint-Luc, il accueillait à l'aumône publique (près de l'Hôtel-Dieu vers l'actuelle place Pichat) les pauvres, les pestiférés et tous les malheureux... "
Et comme scientifique?
"Ce fut un précurseur et il décrivit la petite circulation sanguine (entre le cœur et les poumons) un siècle avant Harvey."

Pierre Domeyne, devant l'ancien palais delphinal, prison d'où s'évada Michel Servet le 7 avril 1553.


Pourquoi s'installa-t-il dans notre ville?
"Vienne avait déjà une tradition d'imprimerie, tout comme Lyon, et c'est l'archevêque Pierre Palmier qui, lors d'une grève dans cette ville, fit venir les éditeurs Macé Bonhomme, Gaspard Treschel, et aussi Servet, dont le prélat avait suivi les cours à la Sorbonne. Vienne était un centre intellectuel important, à l'époque."
Quelle était votre intention en écrivant ce livre?
"Faire connaître cet humaniste, médecin et théologien, qui fui brûlé vif comme hérétique et qui est devenu, au fil des siècles, une icône des victimes de l'intolérance et du fanatisme. En ces temps d'anathèmes et de fatwas en tous genres, ce n'est sans doute pas inutile."

 

Propos recueillis par
Françoise PUISSANTON

A SAVOIR
Professeur de lettres classiques au collège Ponsard, cofondateur du Ciné-Club et de Vienne-action Culturelle, Pierre Domeyne a participé à plusieurs ouvrages collectifs sur le cinéma. Il est aussi l'auteur d'ouvrages pédagogiques et d'histoire locale (le collège Ponsard, 100 ans de rugby...).
Le Dauphiné Libéré - 23/10/08

A propos de Michel Servet

MERCREDI, 17 H 30.

À la librairie Lucioles, Pierre Domeyne dédicace son ouvrage consacré à Michel Servet, avant d'entamer avec les lecteurs une discussion à bâtons rompus sur le grand humaniste Viennois, condamné au bûcher par Calvin, à Genève.



Le Dauphiné Libéré - 26/09/08

"Une femme intelligente, futée et pugnace"

TROIS QUESTIONS À
Annabelle Cayrol

Sœur Emmanuelle aura 100 ans le 16 novembre.
A cette occasion, la religieuse a accepté, sous la forme d'une longue interview donnée à Annabelle Cayrol et Jacques Duquesne, de parler librement de sa foi, des difficultés rencontrées, de son espérance... Lors de la parution du livre, sœur Emmanuelle "J'ai 100 ans et je voudrais vous dire..." le 21 août, nous avons rencontré Annabelle Cayrol (sous laquelle se cache Christiane Gomez). Native de Vienne, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, elle a été scolarisée au lycée Ponsard.

o Pouvez-vous nous raconter votre première rencontre avec sœur Emmanuelle?
"Il y a 10 ans, j'ai rencontré sœur Emmanuelle et I'Asmae (association de sœur Emmanuelle) sur un plateau de télévision. L'Asmae et sœur Emmanuelle ont souhaité que je réfléchisse avec eux, au meilleur moyen pour faire perdurer leur action, si sœur Emmanuelle venait à disparaître. J'ai proposé une fiction :ce q ui a été immédiatement accepté. Toutefois, sœur Emmanuelle a émis une condition : celle que je l'accompagne chez les chiffonniers du Caire. Après un changement de direction, le projet a été abandonné. Mais notre amitié est donc née au Caire, dans les bidonvilles. J'ai vu ce que cette femme a fait, et j'ai été impressionnée. "

o Comment est né ce nouveau livre?
" Il y a un an, j'ai retrouvé l'Asmae et nous avons reparlé de la faisabilité de ce film. Avec Jacques Duquesne, nous avons préféré proposer cette fois, un livre d'entretiens à paraître à l'occasion de son centenaire, en novembre 2008. Et dont l'axe essentiel serait la mise en lumière de la personnalité de sœur Emmanuelle et son parcours hors du commun.
J'ai passé du temps auprès d'elle, dans sa maison de retraite où nous avons bavardé des heures durant. Si malheureusement, je n'ai pas retrouvé l'agilité physique qu'elle avait au Caire dix ans plus tôt, j'ai constaté toute la vivacité de son cerveau: sœur Emmanuelle est définitivement une femme intelligente, futée et pugnace. "

o Lors de vos entrevues avec sœur Emmanuelle, qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
"Ce que je retiens: la femme qui à 60 ans, quitte tout, envers et contre tous, pour l'Egypte et pour vivre son rêve : s'occuper des plus pauvres; vivre avec eux et essayer de transformer leur quotidien par l'éducation et les soins, soulever des montagnes pour trouver les moyens humains et financiers. Aujourd'hui, sœur Emmanuelle est sereine quand elle regarde sa vie avec le sentiment de sa mission pleinement accomplie, puisque le développement international et la pérennité de son association Asmae sont assurés. "

Recueillis par
Martine Arpino


Le Dauphiné Libéré -09/11/08

Festival sang d'encre

Les écoliers déjà à la page


Sous l'impulsion des professionnels de la bibliothèque municipale, partenaire du festival organisé par la MJC, plusieurs auteurs vont à la rencontre des écoliers, collégiens et lycéens.
Ils n'ont pas 15 ans et parlent déjà de tueurs à gage, de crimes pas résolus, de suspects, de disparus. Et ils n'ont même pas peur ! Ils savent que c'est "pour de faux", même si parfois, ils frissonnent à la lecture de certaines évocations, emportés par le suspens. Chaque automne, c'est la même histoire. La ville est prise d'une fièvre noire. Avant les adultes qui se presseront par centaines au festival 'Sang d'encre", c'est-à-dire aux 14e "journées autour des littératures policières" organisées samedi 15 et dimanche 16 novembre en présence d'une quarantaine d'auteurs, près de 600 écoliers plongent dans l'univers du polar.
Partenaire de la MJC à qui l'on doit cet événement connu et reconnu dans la toute la France, la bibliothèque municipale profite de cette belle opportunité pour sensibiliser les jeunes aux joies de la lecture.La méthode ? Elle est simple puisqu'il s'agit de confronter enfants, collégiens et lycéens à des écrivains.

De leur permettre de découvrir les coulisses des livres. De dialoguer avec ceux qui les font naître. Avant LA rencontre, les professeurs volontaires pour transformer leurs salles de classe en lieu de bavardages, soumettent à leurs élèves des ouvrages de l'auteur qu'ils se préparent à découvrir. Les mots avant l'image. Avec des lectures orales ou solitaires, ils se lancent sur les traces des polars.


"Quand écrivez-vous ? Comment vient l'inspiration ?"

Vendredi, Pascal Garnier a tenté l'expérience. Face à une classe de 5e du collège Ponsard sensibilisée depuis plusieurs semaines par leur professeure de français, Christefle Sailer, le pêre de "l'Année sabbatique", "L'A 26", 'Nul n'est à l'abri du succès" ou "Comment va la douleur ?" a répondu aux nombreuses questions des jeunes.

Certaines concernaient les oeuvres ("Pourquoi vos livres sont-ils si tristes? Avez-vous volontairement omis la fin dans l'un d'eux? "j ou la condition d'écrivain. Que les jeunes ont du mal à imaginer en "métier". Aux incontournables interrogations sur le "salaire" des hommes de lettres, s'ajoutaient des demandes relatives aux conditions d'exercice de cette étonnante profession ("Quand écrivez-vous ? Comment vient l'inspiration ? "…)

PRATIQUE
'Sang d'encre", festival autour des littératures policières, à la salle des fêtes place Miremont, samedi 15 novembre de l4 h 30 à 19 heures, dimanche 16 de 10 heures à 17 h 30. En présence d'une quarantaine d'auteurs dont Hervé Prudon, l'Américain Jake Lamar, Michel Bussi, Éric Yung, Caryl Férey, Brigitte Aubert, Roger Martin, Maud Tabachnik, la Viennoise Catherine Diran... Renseignement à la MJC au :
04 74 53 21 99 ou sur internet à : www.sangdencre.org


Le Dauphiné Libéré - 15/11/08

Festival sang d'encre

Catherine Diran tombe le masque

VIENNE

1996. Au début, c'est un gag ; c'est rapidement devenu un tube. Voyage en Italie (mais si, " Faire une virée à deux " tout le monde s'en souvient) déferle sur les radios. Le clip, façon dolce vita, met en scène une jolie blonde robe et foulard au vent, style Monica Vitti, dans une décapotable. Le duo Libcub est né. La voix féminine (également auteure et compositrice) se nomme Catherine Diran (de son vrai nom Dirand avec unD). Elle est Viennoise. Depuis, entre les enregistrements et les tournées (sur scènes, jusqu'au Japon, et dans les bars où la franche rigolade est toujours de mise), Catherine a vire ecrivaine. " J'ai toujours voulu faire de la musique et écrire " confie-t-elle. Avec deux polars à son actif, dans la collection Le Masque, elle sera présente ce week-end à Sang d'encre aux côtés des plus grosses pointures du policier et du roman noir.

Elle conserve du collège Ponsard le souvenir ému de son professeur de français

" J'ai passé toute mon enfance à Vienne et le bac au lycée de Saint-Romain-en Gal. Ensuite, je suis partie à Paris. Je devais faire du droit, pour faire plaisir aux parents. J'ai fait de la musique et je me suis inscrite dans une école de jazz  " raconte-t-elle.


Catherine Diran, auteur-compositeur-interprète et écrivain d'origine viennoise, revient ce week-end pour la première fois dans se ville natale depuis le début des années 90.

On connaît la suite. La rencontre en 1992 avec Benoît Carré (l'autre voix de Lilicub) et des projets musicaux très imprégnés de musique brésilienne et jazzy.Maman et papa, semble-t-il, s'en sont vite remis.  Mon père était dentiste; il détestait ça. En revanche, il adorait jouer du banjo  ". Ceci explique peut-être cela. Quant à Vienne, où elle se réjouit d'être ce week-end. Catherine n'y est pas revenue depuis son départ à Paris ; son père est mort il y a une quinzaine d'années, sa mère n'habite plus dans la cité rhodanienne et la jeune femme n'y a plus vraiment d'amis. Il n'empêche ! Si elle a du mal à se souvenir en quelle année elle a passé le bac, elle conserve un souvenir ému de son passage au collège Ponsard et de son professeur de français, Pierre Dorneyne. " Il nous faisait jouer dans des petites pièces, il nous emmenait au théâtre . Il a été quelqu'un d'important dans ma vie " reconnaît Catherine, décidément très occupée, qui écrit aussi des textes pour la scène, des chroniques et des scénarii.
Sanglantes épluchures
Catherine Diran est à l'image de Lilicub, réjouissante et gentiment déjantée; une vraie bénédiction dans cette époque morose ! Ses livres portent bien cette façon rocambolesque et jouissive de concevoir tranquillement son (ou ses) métier(s) qu'elle considère, loin du "métier d'inculture " du show-business, comme de l'artisanat. Dans ses romans, les nymphettes sont épluchées de façon très sanglante comme des légumes, les actrices sont scalpées et les vies dissolues. " Je commence à écrire en partant d'un détail ou en marchant dans Paris " raconte la chanteuse-auteure qui est en train d'écrire son troisième roman (un polar) et qui a déjà jeté sur la page le synopsis d'un quatrième bouquin.

LILICUB
Impossible d'y échapper quand on évoque Catherine Diran. Impos-sible de ne pas comprendre en un clin d'oeil l'état d'esprit du duo qu'elle forme avec son complice Benoît quand on sait que Lilicub est un hommage aux danseuses du Crazy et à ces noms " chics et toc, summum de la liberté pour une petite provinciale comme moi ". Lilicub, parfois entouré de ses "Cubettes" a cinq albums à son actif (le dernier "Papa a fait mai 68" est sorti celle année), et a participé à des projets disco-graphiques avec Carlos Jobim, Polnareff, en hommage à Jeanne Moreau ou Bobby Lapointe. De temps en temps, le duo chante et enregistre en solo. A découvrir, leur délirant site internet qui réserve quelques surprises:
www.lilicub.com


À Sang d'encre, Catherine Diran sera entourée de gens qu'elle aime. "Le polar est une forme qui permet d'exprimer plus de choses que dans d'autres genres; il permet de tracer un portrait social. C'est vrai, j'ai un peu de désillusion par rapport à la littérature contem-poraine française, trop centrée sur elle-même " conclut la lilicubienne Catherine.


Georges AUBRY


La Tribune de Vienne - No 2463 (14/11/08 - 20/11/08)

Festival sang d'encre

Catherine Diran, une viennoise
à qui l'on doit le tube "Voyage en Italie" sera là

Faire une virée à deux, tous les deux sur les chemins. Dans ton automobile, tous les deux on sera bien... ". Qui n'a pas fredonné cet air bien connu, " Voyage en Italie " ? Ce single, premier au top 50 en 1996, nommé aux victoires de la musique en 1997, écrit et chanté parle groupe Lilicub ?
Saviez-vous que la chanteuse n'est autre que Catherine Diran qui a passé toute son enfance à Vienne ? Fille de dentiste, elle fréquente d'abord le collège Ponsard, puis le lycée de Saint-Romain-en-Gal. " Mes parents envisageaient pour moi une vie plutôt classique. L'école des Chartes, un beau mariage. J'ai fait une première année de droit à Lyon pour leur faire plaisir... "
Mais Catherine Diran aspire à une vie plus singulière et rêve de partir à Paris. A 18 ans, c'est décidé, elle monte à la capitale. Elle s'inscrit dans une école de jazz, fait du théâtre et chante.
En 1992, une rencontre sera pour elle déterminante. Lors d'un festival de jazz, Catherine fait la connaissance de Benoît Carré. Avec Philippe Zavriew, qui s'est maintenant détaché du groupe, ils écrivent une première chanson, puis une deuxième. " Voyage en Italie " les fait connaître à la France entière. Quatre albums suivront, le dernier, Papa a fait mai 68" est sorti cette année. Catherine ne s'arrête pas là. En 2007, elle écrit son premier polar, " Kill Parade ". Le deuxième, " J'aime pas les actrices " paraît en 2008. Deux polars avec une héroïne quelque peu déjantée qui aime l'alcool, le sexe, la politique et qui est détective privé !

Catherine Diran fait partie des auteurs présents lors du festival Sang d'encre les 15 et 16 novembre à la salle des fêtes de Vienne. Cette Viennoise écrit des polars, mais aussi des chansons, dont le célèbre " Voyage en Italie."

" L'écriture d'une chanson est très cadrée, ce qui est aussi le cas dans l'écriture d'un livre. Ecrire des polars me permet d'exprimer des choses différentes plus violentes, plus profondes. On ne peut pas tout se permettre dans une chanson. "
À Paris où elle vit maintenant, Catherine écrit. des chansons et des polars. Elle a besoin de faire les deux, pour exprimer sa propre vision du monde, une vision personnelle, donnée par son itinéraire hors du commun.

NATACHA


Le Dauphiné Libéré - 21/11/08

Le presque empereur

CONFÉRENCE

Mercredi soir, l'universitaire Jean Melmoux (*) a évoqué devant les Amis de Vienne la personnalité et la carrière de Valerius Asiaticus à Rome. Né dans l'aristocratie allobroge, ce Viennois faillit même devenir empereur.

 

(*) Ancien élève de Ponsard

Le Dauphiné Libéré - 04/12/08

Un Viennois à la conquète de Rome

La propriété (anciens jardins de Lucullus) que Valerius Asiaticus acheta a Rome, sur le Pincio. L'emplacement est aujourd'hui occupé par la Villa Médicis, siège de l'Académie de France et héberge les lauréats des différents prix de Rome.
Cest une personnalité dotée de qualités et d'un tempérament remarquable qui naquit à Vienne aux alentours de 5 après J.-C. Et qui allait connaître une carrière exceptionnelle à Rome Decirnus Valerius Asiaticus.
Au cours de la conférence prononcée devant la société des Amis de Vienne (notre édition du 21 novembre), l'universitaire Jean Melmoux (*), spécialiste de l'histoire impériale romaine, a montré comment la situation de notre ville à la fin du règne d'Auguste expliquait la présence d'une personnalité aussi remarquable.
Asiaticus était né dans une famille aristocratique de Vienne, d'origine allobroge. La république romaine avait disparu après un demi-millénaire d'existence pour laisser place a l'empire. Dans cette province de Narbonnaise, vitrine de la romanité, Vienne-la-Belle (selon l'expression du poète Martial) faisait figure de petite Rome des Gaules.
La ville, l'une des plus importantes de la province, avait la faveur de l'empereur et l'état exerçait son pouvoir de façon très discrète. Le rôle des notables gaulois était capital et une dizaine de grandes familles contrôlaient les magistratures locales, la curie, etc. Parmi elles, celle d'Asiaticus qui possédait de vastes propriétés, des manufactures, des établissements commerciaux et beaucoup de relations...

Le clan des Viennois
C'est tout naturellement que Valerius exerça quelques charges locales (il fit partie du Sénat viennois) mais le jeune homme, Rastignac avant la lettre, partit à Rome comme tous les ambitieux de 1'époque.
Quelques témoignages ont laissé de lui le portrait d'un homme plein de qualités physiques et intellectuelles intelligence, capacité de travail, vaste culture, beauté physique, force herculéenne, courage au combat, intrépidité, etc

. Sur le plan moral, les jugements sont plus nuancés puisqu on le disait violent, rancunier, dissimulateur... À Rome il sera bien accueilli par le clan des Viennois, assez influent, et deviendra rapidement le familier d'Antonia, fille de Marc-Antoine et nièce de l'empereur Auguste. Elle lui fera connaître son filso Claude, timide, assez terne mais très érudit, et son petit-fils Caligula, deux futurs empereurs.
(à suivre)


Françoiso PUISSANTON

La famille de Decimus Valerius Asiaticus devait son nom à Valerius Flaccus, ancien gouverneur de la Gaule qui affranchit un de ses ancêtres. Quant au surnom d'Asiaticus, il provient d'un ascendant qui s'illustra dans une guerre en Asie, c'est-à-dire au Proche-Orient.

(*) Ancien élève de Ponsard