BIOGRAPHIES

Michel ZÉVACO (1860 - 1918)

Il est né à Ajaccio (1860), mort à Eaubonne (Val d'Oise, 1918).
Zévaco est d'abord professeur de Lettres à Ponsard (*), poste qu'il quitte en 1881 pour s'engager dans les Dragons en 1882. De cette période militaire, il tirera la matière de Boute-Charge, 1888, texte où il fait l'éloge d'un certain panache militaire - et l'on sait combien cette valeur est l'un des éléments fondamentaux du récit de cape et d'épée.
A partir de 1888, Zévaco se rapproche de plus en plus du socialisme et de l'anarchisme français : en 1889, il entre à L'Egalité, journal anarchisant dans lequel il publiera son premier feuilleton, Roublard et Cie (1889), où le discours politique tient une place considérable, et qui sera bientôt suivi d'autres.
Militant, Zévaco se présente aux élections législatives de 1889, fonde des syndicats, et il sait se servir de sa plume pour faire passer ses idées (un article écrit contre le Ministre de l'Intérieur lui valut quatre mois de prison, séjour qui sera suivi d'un autre, pour raisons politiques également, quelques années plus tard). Zévaco participera par la suite à d'autres journaux et revues, parmi lesquels L'en-dehors, Le Gueux ou Le Courrier Français où des textes portant sa signature paraîtront de 1892 à 1896.
Mais ce n'est qu'avec Borgia, paru en 1900 dans La Petite République Socialiste (journal dirigé par Jaurès), que la carrière de romancier de Zévaco débutera réellement, et prendra le pas sur la carrière journalistique. Le succès énorme de ce récit explique que l'auteur se soit tourné vers la fiction. Suivront Triboullet (1900-1901), Le Pont des soupirs (1901), et surtout, en 1902, le premier Pardaillan, début d'une longue série. Mais Zévaco continuera à écrire, parallèlement à ce cycle romanesque, d'autres oeuvres, comme Fleurs de Paris (1904), Les Mystères de la tour de Nesle (1905, publié fréquemment sous le titre de La Tour de Nesle) et surtout, dans Le Matin, dont il est à partir de 1906, avec Gaston Leroux (à qui l'on doit la série des Rouletabille, L'épouse du soleil ou le fameux Fantôme de l'opéra), le feuilletoniste phare du journal (et l'un des mieux payé – un franc la ligne), Le Capitan (1906), Nostradamus (1907), L'Héroïne (1908), ou encore L'Hôtel Saint-Pol (1909). Zévaco continue sa carrière d'écrivain avec un égal succès jusqu'à sa mort en 1918, son dernier roman, posthume, Le Pré aux Clercs, en témoigne.
Si les récits de Michel Zévaco ont mieux survécu aux ans que ceux des autres auteurs tardifs de cape et d'épée tels que Paul Féval (fils), c'est parce qu'il a su créer et exploiter un personnage suffisamment original pour intéresser durablement le lecteur : Pardaillan. Le succès de la série tient sans doute en grande partie à la façon dont Zévaco a su mêler le dépaysement et l'insouciance du roman de cape et d'épée à des préoccupations politiques qui percent à travers la légèreté du récit. Ces préoccupations sont celles d'un homme qui s'est engagé toute sa vie sur le terrain politique.



Michel Zévaco




Michel Zévaco, l'écrivain

(d'après le texte biographique paru sur le site Internet : Le Roman d'Aventure )

(*)
Retrouvez Michel Zévaco, prof à Ponsard