Il est né à Ajaccio (1860), mort à Eaubonne (Val d'Oise, 1918).
Zévaco est d'abord professeur de Lettres à Ponsard (*), poste
qu'il quitte en 1881 pour s'engager dans les Dragons en 1882. De cette
période militaire, il tirera la matière de Boute-Charge, 1888,
texte où il fait l'éloge d'un certain panache militaire - et l'on sait
combien cette valeur est l'un des éléments fondamentaux du récit de cape
et d'épée.
A partir de 1888, Zévaco se rapproche de plus en plus du socialisme
et de l'anarchisme français : en 1889, il entre à L'Egalité,
journal anarchisant dans lequel il publiera son premier feuilleton, Roublard
et Cie (1889), où le discours politique tient une place considérable,
et qui sera bientôt suivi d'autres.
Militant, Zévaco se présente aux élections législatives
de 1889, fonde des syndicats, et il sait se servir de sa plume pour faire
passer ses idées (un article écrit contre le Ministre de
l'Intérieur lui valut quatre mois de prison, séjour qui
sera suivi d'un autre, pour raisons politiques également, quelques
années plus tard). Zévaco participera par la suite à
d'autres journaux et revues, parmi lesquels L'en-dehors, Le
Gueux ou Le Courrier Français où des textes portant
sa signature paraîtront de 1892 à 1896.
Mais ce n'est qu'avec Borgia, paru en 1900 dans La Petite République
Socialiste (journal dirigé par Jaurès), que la carrière
de romancier de Zévaco débutera réellement, et prendra
le pas sur la carrière journalistique. Le succès énorme
de ce récit explique que l'auteur se soit tourné vers la
fiction. Suivront Triboullet (1900-1901), Le Pont des soupirs
(1901), et surtout, en 1902, le premier Pardaillan, début
d'une longue série. Mais Zévaco continuera à écrire,
parallèlement à ce cycle romanesque, d'autres oeuvres, comme
Fleurs de Paris (1904), Les Mystères de la tour de Nesle
(1905, publié fréquemment sous le titre de La Tour de Nesle)
et surtout, dans Le Matin, dont il est à partir de 1906,
avec Gaston Leroux (à qui l'on doit la série des Rouletabille,
L'épouse du soleil ou le fameux Fantôme de l'opéra),
le feuilletoniste phare du journal (et l'un des mieux payé
un franc la ligne), Le Capitan (1906), Nostradamus (1907),
L'Héroïne (1908), ou encore L'Hôtel Saint-Pol
(1909). Zévaco continue sa carrière d'écrivain avec
un égal succès jusqu'à sa mort en 1918, son dernier
roman, posthume, Le Pré aux Clercs, en témoigne.
Si les récits de Michel Zévaco ont mieux survécu aux ans que ceux des
autres auteurs tardifs de cape et d'épée tels que Paul Féval (fils), c'est
parce qu'il a su créer et exploiter un personnage suffisamment original
pour intéresser durablement le lecteur : Pardaillan. Le succès de
la série tient sans doute en grande partie à la façon dont Zévaco a su
mêler le dépaysement et l'insouciance du roman de cape et d'épée à des
préoccupations politiques qui percent à travers la légèreté du récit.
Ces préoccupations sont celles d'un homme qui s'est engagé toute sa vie
sur le terrain politique.
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Michel Zévaco
Michel Zévaco, l'écrivain
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(d'après le texte biographique paru sur
le site Internet : Le
Roman d'Aventure )
(*)Retrouvez Michel Zévaco, prof
à Ponsard
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