La fête du Collège en 1952


Articles paru dans le Dauphiné Libéré :

A LA FÊTE DU COLLÈGE

Quand les Collégiens jouent « Knock »

Devant une assistance ayant à sa tête M. Rude, sous-préfet, et en présence de M. Cambefort, principal, et de tous les professeurs de l’établissement, la fête annuelle du Collège Ponsard a connu un grand succès samedi soir. Ce succès était dû à la double et brillante participation de la «Chorale» dirigée par M. André Argaud, et du Groupe Artistique qu'entraîne avec méthode M. Jean Dutrait, tous deux professeurs.

LA CHORALE

Tout a été dit sur l’excellence de cette formation. Cette année, malgré la perte d’éléments qui faisaient sa richesse, M. Argaud a su la maintenir à un niveau très élevé, en faisant appel aux plus jeunes classes, et ce n’est pas là son moindre mérite.
L’auditoire, ravi et attentif applaudit d’abord «La Belle Aurore», «Je suis partie sur la route», où la voix très bien posée de Nicole Gueidon fait merveille ; un chant populaire slovaque. «Anitchka», le populaire «Petit navire» (soliste. Mlle Ohanian).
Avec le «Prisonnier de la tour»les rappels pleuvent sur la Chorale. Ici, la Voix de Mlle Rosette Silvestrini est très émouvante. On la réentendra dans le «Negro Spiritual» de la fin où lui fait écho la voix parfaitement timbrée de Jaky Verzier.
Dans l'intervalle, la «Prière des Frères Moraves», d’un auteur inconnu, est une des œuvres les plus bouleversantes que l’on ait pu écrire dans le genre. La Chorale la donne avec un extraordinaire brio, ainsi que « Matona Mia Cara» de Roland de Lassus.
Pour faire une transition entre la partie vocale et la partie théâtrale, un très Jeune élève du Collège, élève du Conservatoire de Lyon, André Ducher, vient exécuter devant le rideau et sur son violon une excellente page. Et recueille de très nombreux bravos.

«KNOCK»

Mettre en scène, et avec des amateurs, l'œuvre de Jules Romains «Knock», ou le «Triomphe de la médecine», était une décision un peu osée. Jean Dutrait l'assumait avec optimisme, et son espoir n'a pas été déçu. Grâce à des éléments comme Jean Teil - il fut autrefois un «Noé» de belle allure - imposant à la personnalité du docteur Knock un genre qui avait le souci de ne pas tomber dans une sotte imitation du créateur : grâce à tous ses camarades, cette représentation était un succès. A travers eux. Jules Romains atteignit sûrement son but.



Les interprètes de «Knock».


A côté de Jean Teil, il y avait Maurice Quintin, un « Docteur Parpalaid» qu’on avait voulu «bedonnant» et qui tranchait avec la ligne générale de ce sympathique garçon ; René Itier, qui campait un pharmacien bien dans la tradition du vieux «potard» de notre enfance ; Gérard Thouy, très «instituteur»... d’autrefois ; André Roussin, excellent tambour de ville et premier client du Docteur Knock ; Georges Théo, qui a des ennuis mécaniques très sérieux avec l’automobile style 1900, dont les plans furent dressés par le professeur Rolland-Slim ; Marc Sartre, plein d’appréhension en présence du Docteur Knock et... de ses méthodes, et Gérard Casimir qui est un parfait «Scipion».


Une auto récalcitrante, conduite par Georges Théo.

Côté féminin, Mlle Yvette Riondet est une «Madame Parpalaid», également très style 1900. Mlle Jeanne Dutralt incarne avec talent Mme Rémy ; CIaude Giordano brosse avec sobriété et justesse le rôle de la paysanne. Ici, il faut adresser une mention toute spéciale à Mlle Ginette Faget, qui représente la «noblesse» du village avec un rare brio, soulevant les rires et les applaudissements. Un grand bravo également pour Mlle Archinard, qui est la bonne.
La place nous est mesurée pour dire encore tout le bien que nous pensons de cette manifestation artistique et théâtrale. Répétons-le, elle fut un succès à la fois pour le Collège Ponsard, pour la Chorale, pour le Groupe Artistique et aussi pour la Coopérative du Collège, au profit de laquelle elle était donnée.

Premier client du docteur Knock : le tambour de ville (André Roussin). Pas très à l'aise, la paysanne (Claude Giordano), auscultée par le docteur Knock.