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Le Dauphiné Libéré - 16/11/06

Z comme Zevaco



Le chevalier de Pardaillan, tel qu'il figure sur le timbre-hommage édité par La Poste en 1997, et qui présente une évidente ressemblance avec Michel Zevaco lui-même (en médaillon).

Biographie de Michel Zevaco

Pardaillan au collège
Dans son ouvrage consacré au collège Ponsard (Un collège de province, Éditions Armine-Édiculture), Pierre Domeyne évoque, dans un chapitre intitulé "Pardaillan entre au collège" la personnalité de ce jeune enseignant dont Vienne constituait la première (et la dernière...) affectation.
Écrivain prolifique
Sî "Pardaillan"est son plus célèbre héros, ce ne fut pas le seul. Auteur très prolifique, Zevaco écrivit également les aventures du Capitan, de la Fausta, de Buridan, de Borgia, du Chevalier de la Barre, de Chico et même de"Roublard et compagnie, les tripoteries du socialisme" (sic), son premier roman en 1869.
Zevaco est rnor à Eaubonnø, en 1918.
Best-sellers
Au début du XXe siècle, Miche! Zevaco était l'un des auteurs les mieux payés de France avec Gaston Leroux, l'auteur du Mystère de la Chambre Jaune et du Parfum de la dame en noir.
A lors que l'on s'apprête à célébrer ce week-end la littérature populaire et policière, évoquons un auteur, Viennois éphémère, qui fut le rival et l'ami de Gaston Leroux, créateur du célèbre Rouletabille : Michel Zevaco, qui fut un temps professeur au collège Ponsard (lequel naturellement ne portait pas encore ce nom).
Né à Ajaccîo en 1860 mais demeurant à Privas, il avait fait ses études au lycée Saint-Louis et, baccalauréat en poche, avait sollicité un poste de professeur: ce fut le collège de Vienne.
Il arriva le 15 juin 1880 (un mois et demi avant la fin des cours) pour prendre en charge la classe de cinquième, une quinzaine d'élèves auxquels il était chargé d'enseigner le grec, le latin, le français, l'histoire et la géographie.
Inexpérimenté, le jeune Zevaco ne répondit pas exactement à ce que l'on attendait de lui puisqu'un rapport administratif, signé du recteur, notait sévèrement :
"Pas assez de soin pour préparer les classes, ni pour corriger les devoirs (...) N'obtient pas assez de travail.
Sans doute, l'enseignement n'intéressait que médiocrement Zevaco.
Il pensait déjà à la litterature, envoyant des textes à la presse de la capitale. De plus, il s'intéressait à la politique et fréquentait les milieux anarchistes du quartier Saint-Martin, notamment le "Cercle des Indignés"où il rencontra le Bossu, autrement dit Pierre Martin, l'un des meneurs du mouvement libertaire

La belle teinturière
Enfin, militant anarchiste ou pas, on n'en est pas moins homme et Zevaco n'était pas de bois.
Ce jeune homme seul, qui logeait à l'hôtel Cluzel, rue des Orfèvres, avait fait la connaissance d'une belle teinturière qui tenait boutique rue Clémentine.

Un beau jour il l'enleva et le couple s'enfuit vivre ses amours clandestines à Lyon. En désespoir de cause, le mari, un certain Boulvray, s'en plaignit au principal du collège.
On était à la rentrée de septembre 1881 et l'affaire fit grand bruit. Edouard Girerd, le maire de l'époque s'en émut d'autant plus que l'infortuné époux était une notabilité qui siégeait au conseil municipal.
Girerd, donc, saisit le recteur, qui à son tour demanda au ministre la révocation du. professeur séducteur, lequel, de son côté, ne souhaitait pas reprendre son service à Vienne.
C'est ainsi que s'acheva la courte carrière pédagogique de Zevaco.
Bien des années plus tard il devenait célèbre en publiant Pardaillan (1907).
Quant à notre compatriote, la belle madame Boulvray, on ne sait ce qu'elle devint.


Françoise PUISSANTON